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octobre - novembre 2014
ma
santé
“Des recherches sont menées
pour évaluer l’efficacité
de la cryothérapie pour
le traitement des tumeurs des os,
du cerveau, du rein, du poumon
et de la colonne vertébrale.”
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bénignes du sein, ou fibroadénomes.
“Nous utilisons très peu la cryothéra-
pie en traitement. Ce sera surtout pour
des applications de conservation,
ex-
plique le docteur Kone.
Par exemple
en oncologie, nous congelons des
cellules pour réaliser des greffes.”
Le froid extrême est couramment uti-
lisé également pour la conservation
d’embryons, d’ovules, de sperme, de
tissus ou de moelle osseuse. Sachant
que chaque type de cellule doit être
congelé avec une vitesse de refroidis-
sement particulière.
LE FROID FAIT MINCIR
Selon le docteur Touameur, médecin
opthalmologue, on utilisait fréquem-
ment la cryothérapie pour intervenir
sur des décollements de rétine, mais
cette technique est désormais dé-
suète. En esthétique, elle est utilisée
sous forme d’enveloppements froids,
qui permet d’obtenir un effet amin-
cissant. Nicole, professionnelle du
bien-être et de l’amincissement ex-
plique : “
J’utilise des bandes froides
imbibées de plantes et d’huiles
essentielles aux effets drainants et
raffermissants. Sous l’effet du froid,
le corps brûle des calories pour main-
tenir sa température. On obtient un
effet perte de volume localisé”.
froide, maintenue à température
constante avec des embouts adaptés,
chevillières, cuisses, etc.”
EMPÊCHE LE SAIGNEMENT
C’est la technique clé pour lutter
contre les douleurs inflammatoires
ou suite à un traumatisme.
“L’effet re-
cherché est l’antalgie,
explique Frédé-
ric Boudillon.
Les récepteurs cutanés
vont être endormis par le froid. Mais
les températures basses instaurent
aussi un effet anti-inflammatoire. Et,
enfin, un effet rebond intéressant au
niveau vasculaire. Suite à l’applica-
tion du froid, une revascularisation
se met en place, une action circula-
toire intéressante pour évacuer les
inflammations.”
On utilise le froid en
récupération musculaire et pour tout
ce qui est drainage circulatoire. Dans
le cadre des lombalgies, par exemple,
le travail en cryothérapie permet de
diminuer la douleur, idem dans les
problèmes rachidiens. L’effet de la
cryothérapie est très intéressant en
traumatologie sportive, notamment
parce qu’elle a pour effet de stopper
les saignements.
“Il peut y avoir une
rupture des enveloppes musculaires
et donc un saignement,
explique Fré-
déric Boudillon.
L’application immé-
diate de froid à l’endroit de la lésion
va empêcher le saignement. C’est un
gain énorme pour la cicatrisation et
la récupération de l’activité sportive.”
UNE AIGUILLE FROIDE
CONTRE LA TUMEUR
“La cryothérapie a les mêmes appli-
cations que la chirurgie mais permet
de traiter des zones délicates comme
l’œil, le cerveau. Les tumeurs de pe-
tite taille peuvent être détruites par
un froid extrême. Nous ne sommes
pas équipés ici pour pratiquer ces
méthodes”
, regrette le docteur Kone,
médecin oncologue. Au CHU de Stras-
bourg, une technique vise à utiliser
une aiguille qui va au contact de la
tumeur par laquelle est envoyé de l’ar-
gon (un gaz qui refroidit à une tempé-
rature de - 180 °C). Le froid détruit la
tumeur et permet d’éliminer les métas-
tases osseuses au foie, rein, poumon,
prostate… Cette technique qui permet
une grande précision, reste chère
(1 000 / aiguille), mais évite au
patient la douleur et le traitement. Des
recherches sont ainsi menées pour
évaluer l’efficacité de la cryothérapie
pour le traitement des tumeurs des os,
du cerveau, du rein, du poumon et de
la colonne vertébrale. Des chercheurs
évaluent l’utilité de cette technique
pour congeler et réduire les tumeurs