Chaud et froid
sur… les idées
reçues
La cryothérapie est
utilisée depuis toujours.
Aussi bien en traumato-
logie qu’en récupération
musculaire. c’est donc
une technique très répan-
due, mais des croyances
populaires persistent,
qui la discréditent à tort :
“Les gens ont souvent
peur que le froid entraîne
de l’arthrose, explique
Frédéric Boudillon. C’est
le même genre de peur
que chez les personnes
qui craignent d’aller à la
rivière après être allées
au soleil ou de faire du
repassage après avoir
réparé le frigo. Mais les
mentalités évoluent et les
résultats, très parlants,
sont convaincants !”
La cryothérapie est une méthode
thérapeutique apparue dans les années
1960 dont les applications sont vastes, les
évolutions nombreuses et ambitieuses.
Notamment dans le traitement de
certains cancers.
L
a cryothérapie, ou théra-
pie par le froid, est utilisée
dans divers domaines mé-
dicaux, sportifs mais aussi
de bien-être et de beauté. Par son
action vaso-constrictive, la cryothéra-
pie permet, par exemple, d’atténuer
les inflammations, lors de trauma-
tismes ; elle agit sur les problèmes
cutanés, mais aussi sur la douleur et
l’œdème. Le froid est utilisé pour le
traitement des tumeurs de la peau
et depuis peu pour le traitement des
tumeurs de certains organes, y com-
pris le cerveau. Le froid sert aussi
d’adjuvant lors des drainages circu-
latoires et dans les enveloppements
amincissants.
DE - 196 °C À - 7 °C
L’azote liquide (un froid à - 196 °C)
est utilisé pour : certaines kératoses
(verrue, durillon, cor...), les papil-
lomes (tumeurs bénignes). La neige
carbonique (- 7 °C) est utilisée pour
traiter : certaines hyperpigmenta-
tions, les végétations vénériennes,
les histiocytofibromes (petites tu-
meurs). Le froid se présente aussi
sous forme de sachets glacés, les
enveloppements froids… Attention,
si la cryothérapie est accessible
à tous, sous la forme de glaçons
par exemple, son usage implique
quelques précautions, comme de ne
pas poser la glace directement sur la
peau au risque de générer des brû-
lures.
“Nous avons un générateur de
froid,
explique Frédéric Boudillon, ki-
nésithérapeute en cabinet libéral,
qui
permet l'application d'un souffle d'air
refroidi à - 32 °C, couplé à un système
de feedback par capteur infra-rouge ;
le débit d'air soufflé est adapté pour
maintenir la température cutanée,
suivant le traitement, à + 10, + 12 ou
+ 14 °C. Nous l’utilisons pour limiter
l’inflammation et la douleur.”
Dans
la pratique de la kinésithérapie libé-
rale, les professionnels utilisent donc
des générateurs de froid, mais aussi
des packs froids notamment pour les
traumatismes...
“Nous avons aussi
un “cryocuff”,
poursuit Frédéric Bou-
dillon.
C’est un appareil qui peut être
prescrit pour les patients. Il consiste
en une glacière avec un système
de tuyaux pour la circulation d’eau
ma
santé
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octobre - novembre 2014
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anform !
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PAR MARIA ORDESSA