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anform !

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mars - avril 2011

Les oméga-3

et la santé

Tous les oméga-3 sont précieux pour notre corps. Ils assurent

de multiples fonctions et nourrissent le cœur, la rétine ou

les cellules nerveuses. Leur pouvoir bénéfique ne s’exprime

pleinement que si les oméga-6 ne sont pas en excès.

n

Les maladies cardio-vaculaires représentent la première

cause de mortalité en France,

surtout par les infarctus

et accidents vasculaires cérébraux qui correspondent au

bouchage brutal, par un caillot, d’une artère qui irrigue

le cœur ou le cerveau. Ceci se produit surtout quand il

existe de

l’athérome,

c'est-à-dire des dépôts graisseux et

fibreux qui diminuent le diamètre des vaisseaux sanguins.

Ces mécanismes sont influencés par la coagulation et

l’inflammation, qui dépendent de la balance oméga-6/3.

On sait aussi que le DHA est un élément nutritif important

pour le cœur, ayant pour effet de diminuer et stabiliser la

tension artérielle et le rythme cardiaque. Certaines populations

traditionnelles ne connaissaient quasiment pas de maladies

cardio-vasculaires, comme les Crétois ou des habitants de

régions rurales en Chine ou au Japon. Leurs régimes avaient

comme point commun d’être riches en oméga-3 végétaux

et animaux, et pauvres en oméga-6 et en graisses saturées.

Historiquement, plusieurs études testant des corrections

nutritionnelles ont été réalisées dans nos pays. Les premières

visaient à baisser le cholestérol en remplaçant les graisses

animales par des graisses végétales, surtout oméga-6. On

obtenait une nette réduction du cholestérol, mais peu de

bénéfice sur les maladies cardiaques. Au contraire, parfois une

prise de poids !

Dans un deuxième temps on a procédé à des supplémentations

par des huiles de poisson, avec quelques résultats intéressants.

Mais c’est seulement quand on a diminué les produits

animaux gras et les huiles oméga-6, tout en complémentant

en oméga-3 végétaux et animaux, que des bénéfices

extraordinaires ont été obtenus. L’étude de Lyon, qui testait

pour la première fois ce régime, a obtenu

une réduction de

70 % de la mortalité chez des patients cardiaques,

ce qui

est mieux que les résultats des meilleurs médicaments actuels.

Cette étude est à l’origine du “régime crétois”.

Pour avoir

du cœur

Pour être

de bonne humeur

Depuis quelques années,

les chercheurs se penchent

sur le rôle des oméga-3 pour les troubles de l’humeur.

Plusieurs études ont montré une diminution de l’EPA et

du DHA dans le sang de patients déprimés. Le risque

de suicide est aussi corrélé à ces taux d’acides gras et

également à la consommation de poisson. Les pays qui en

sont gros consommateurs comme le Japon ou l’Islande

connaissent moins de suicides, et

l’augmentation

même modérée de la ration de poisson améliore

souvent les symptômes dépressifs.

En revanche, les

supplémentations par gélules d’huile de poisson donnent

des résultats parfois positifs, mais inconstants en fonction

des études. Celles-ci montrent que l’EPA semble être

l’acide gras le plus actif, mais qu’il n’en faut pas une

trop forte dose. Le fait d’utiliser des gélules à la façon de

médicaments présente l’inconvénient de ne pas modifier

du tout le régime alimentaire, et il n’y a alors pas de

correction des oméga-6. Ceci est probablement la cause de

la variabilité des résultats.