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anform !

n

mars - avril 2011

Dans toutes les sociétés traditionnelles,

quel que soit l'endroit du monde où elles

ont été étudiées, l'alimentation comporte

un pourcentage d'environ 1 à 5 fois plus

d'oméga-6 que d'oméga-3. On exprime ce fait

en disant que le rapport oméga-6/oméga-3

est de 1/1 à 5/1. Dans ces proportions, la

régulation des fonctions que ces acides

gras assurent se fait naturellement. Il

s'agit en particulier de la coagulation et de

l'inflammation. L’huile de colza a par exemple

un rapport favorable de 3/1. Dans nos sociétés

industrielles, il existe un excès d'oméga-6 et

une carence d'oméga-3, ce qui fait que leur

proportion est passée à environ 15/1 et souvent

mêmeplus.Enparticulier,leshuilesde tournesol

et de pépin de raisin ne contiennent presque

pas d’oméga-3, mais beaucoup d’oméga-6,

ce qui donne un rapport très déséquilibré

supérieur à 100/1 ! Or, l’inflammation et la

coagulation sont les causes sous-jacentes

de plusieurs maladies de civilisation qui

frappent nos sociétés modernes. Il faut donc

impérativement corriger ce déséquilibre de la

balance oméga-6/3 pour prévenir ou améliorer

de nombreux problèmes de santé.

La famille

des oméga-6

Le chef de file de cette famille s’appelle l’acide

linoléique, et il s’agit également d’un acide gras

“essentiel” que nous devons absolument trouver

dans notre alimentation. Par contre celui-ci est

très abondant et nous ne risquons pas d’en manquer,

bien au contraire !

En effet nous consommons beaucoup d’huiles qui en sont riches

(tournesol, maïs, pépin de raisin). Comme ces huiles oméga-6 ont

la propriété de faire baisser le cholestérol, elles ont souvent été

recommandées dans le passé. Une autre source est représentée par les

produits animaux modernes dont la composition a, elle aussi, beaucoup

évolué en ce sens. Ceci est dû à l’élevage en batterie et à l’utilisation

de céréales et de plantes fourragères comme le maïs et le soja, au

lieu de l’herbe. Le problème est que cet excès déclenche un effet de

compétition avec les oméga-3, déjà carencés et qui auront plus de

difficultés pour produire les précieux dérivés EPA et DHA.

La famille

des oméga-3

(suite)

Les noix, amandes et autres fruits oléagineux en contiennent

beaucoup, mais les deux plantes les plus intéressantes sont

le colza et le lin. Une cuillère à soupe d’huile de colza assure

déjà la moitié de nos apports journaliers en ALA.

Nous devons également subvenir à nos besoins en oméga-3 d’origine animale, en

particulier en DHA qui est habituellement trop bas car notre organisme peine à le

fabriquer. Comme les poissons gras en sont une grande source, il suffit d’en consommer

deux fois par semaine pour corriger les manques éventuels. Les animaux sauvages, les

vaches nourries au pré, les volailles de plein-air ou les brebis, chèvres ou porcs élevés

en semi-liberté donnent des viandes et des sous-produits (œufs et laitages) qui en

contiennent aussi. La supplémentation de leur alimentation par du lin augmente de façon

importante leur richesse en EPA et en DHA, ainsi que la santé des animaux et les qualités

gustatives des produits obtenus. La filière agricole qui promeut cette complémentation

utile s’appelle Bleu-Blanc-Cœur et appose un logo à fleur de lin sur les aliments qu’elle

commercialise (œufs, jambons, laitages…).

Plus de 3, moins de 6 !

©Eising-Photodisc ; iStockphoto ; hemera

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