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anform !
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février - mars 2016
C’est dans la tête ?
Du
Malade
imaginaire
de Molière à
Supercondriaque
de Dany Boon,
l’hypocondrie
fascine toujours
autant. Mais les
personnes atteintes
de ce trouble
voient leur vie
complètement
gâchée. Quelques
clés pour mieux
comprendre
l’hypocondrie et,
surtout, mieux gérer
la maladie.
Par CHlOé GurDJian
un malade pas si imaginaire...
L’hypocondriaque,
Qu’est-ce que c’est ?
L’hypocondrieest unepeur obsessionnelle
et injustifiée d’être atteint d’une maladie,
souvent grave. Le moindre symptôme est
amplifié. Une migraine ? C’est un ané-
vrisme. Une toux persistante ? Un cancer
des poumons…entraînant du stress, voire
de la panique. Un avis médical rassurant
ne suffit pas à faire diminuer l’angoisse.
Avec comme conséquence une multipli-
cation des examens, des consultations et
une surconsommation de médicaments.
La vie des personnes atteintes est dirigée
par l’hypocondrie, causant des problèmes
sur le plan familial, social ou profession-
nel avec, notamment, de l’absentéisme.
Ces personnes sont en souffrance, avec
une phobie mêlée à une fascination pour
l’univers médical.
D’où ça vient ?
L’hypocondrie peut apparaître à n’im-
porte quel moment et touche autant les
hommes que les femmes. Son évolu-
tion est très variable. On ne connaît pas
encore les causes précises mais certaines
reviennent régulièrement. Il s’agit sou-
vent de personnes qui ont subi un trau-
matisme, surtout dans l’enfance, comme
la maladie, une séparation ou un deuil.
D’autres ont été surprotégées par leurs
parents, entraînant un sentiment d’insé-
curité corporelle. L’hypocondrie peut
aussi être une conséquence d’un état dé-
pressif. L’hypocondriaque aura tendance
à sous-évaluer ses qualités et à ne voir en
lui que défauts et faiblesses.
Peut-on s’en défaire ?
Le professeur Michel Lejoyeux, psychiatre
et auteur de
Tout déprimé est un bien por-
tant qui s’ignore,
livre quelques conseils.
• On sait que plus on travaille sa bonne
humeur, plus on est résistant aux infec-
tions. Donc plutôt que de rechercher la
bonne santé avec des médicaments
ou des consultations inutiles, l’hypo-
condriaque doit apprendre à cultiver sa
bonne humeur.
• Une des choses importantes est de
faire la paix avec son corps. Pour ça,
une activité physique, tranquille, régu-
© ISTOCK
EN
CHIFFRES
13 %
Plus d'un Français sur dix,
soit 13% de la population,
développe une peur irraisonnée
d’être atteint d’une maladie.
Source :étude Ifop-
Capital Image,2014.
psycho