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février - mars 2016
Petites confidences
à ma psy
Par Sandrine Dagnaux,
psychologue et psychothérapeute
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© THINKSTOCK
J'ai fait une dépression en 2013. J'ai pris des an-
tidépresseurs et j'ai été suivie par un psychiatre
puis un psychologue. Aujourd’hui, je vais
mieux. Mais mon mari continu d’être égoïste,
méchant, colérique. Je me refuse à lui et ça le
met en colère. Je veux qu'il change, qu’il soit
gentil. Je n’ai plus envie de subir son humeur.
On est partis en voyage et il a été désagréable
pendant tout le séjour. Tout cela ne me donne
pas envie de faire l’amour avec lui. Du coup, il
dit que je le trompe. Je ne sais plus quoi faire.
Daisy, La Possession
Chère Daisy, je vois que vous avez fait tout
ce qui est en votre pouvoir après votre
dépression pour aller mieux, c'est-à-dire
travailler sur vous. Vous avez déjà, sans
doute, pris votre part de responsabilité
dans cette relation de couple. Malheureu-
sement, autant nous pouvons avoir une
action sur soi, autant sur les autres c'est
strictement impossible. Vis-à-vis de votre
mari, il me semblerait
intéressant dans un pre-
mier temps de lui expliquer
ce que son comportement
a comme retentissement sur
vous et sur votre libido. Mais il
peut être dans l'incapacité de
modifier lui-même son com-
portement. Dans un second
temps, il pourrait être utile
d'aller consulter ensemble
un thérapeute de couple. Si
tout cela ne donne rien, il vous
restera deux alternatives,
Daisy : vous adapter ou faire
le deuil. Il n'y a que vous
qui puissiez connaître vos
capacités à endurer cette situation. Néan-
moins la question qui se pose est de savoir
à quel titre vous devriez vous imposer plus
longtemps des souffrances qui risqueraient
de vous conduire, encore, à la dépression ?
Je ne supporte
plus sa méchanceté
Mon fils ne connaî t pas son père
Je n’ai jamais caché la vérité à mon fils. Il
sait que son père vit en métropole et a une
autre famille. Il a 5 ans et à l’école il voit
bien que ses petits camarades ont un papa.
Mais il n’en parle pas, ne pose pas de
question. Peut-être pour ne pas m’inquié-
ter. J’ai quand même peur que cela le per-
turbe plus tard. Dois-je lui en parler alors
qu’il n’en exprime pas le besoin ? Dois-je
aller voir une psychologue avec lui ?
Sonie, Le Tampon
Chère Sonie,
vous vous interrogez sur la place que
peut et doit tenir son père auprès de
votre fils et vous vous demandez notam-
ment si son père va forcément lui man-
quer. Ça n'est absolument pas obliga-
toire car tout dépend de la place que ce
père prend dans la vie psychique de son
enfant. Le cas de votre fils est particulier
car il n'a jamais eu de contact avec son
père donc à priori, il ne devrait pas avoir
de manque affectif pour l'instant. Tou-
tefois, restez attentive à votre enfant. Il
est probable qu'il ne souffrira jamais de
son absence. Mais tout dépend de ce
qui est dit autour de lui (son père est-il
idéalisé par quelqu'un de l'entourage ?
Lui dit-on qu'il l'a abandonné ?) ainsi
que de ses propres besoins psychiques.
Néanmoins, il pourra peut-être passer
par une phase où il aura besoin de
savoir qui il est, ce qu'il fait, comment
il vit... À ce moment-là, vous pourrez
voir avec lui ce qu'il convient de faire en
fonction du type de besoin. Sachant que
de toute façon, l'enfant est tout à fait
capable de surmonter des manques et
que tout besoin n'a pas forcément à être
comblé. Donc en attendant, nul besoin
d'anticiper sur un besoin qui n'existe
pas encore et qui peut ne jamais se
déclarer. Par contre, si cela vous inquiète
vous, ne vous privez surtout pas d'aller
en discuter avec un psychologue qui
saura s'interroger avec vous précisément
sur ce qui vous pose problème.