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anform !
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mars - avril 2015
© STOCKBYTE
SOS
Solitude, isolement,
perte de confiance
en soi, fragilité… Les
femmes victimes
de violences
doivent surmonter
leurs traumatismes,
reconstruire leur
identité et retrouver
goût à la vie. Des
associations leur
viennent en aide.
PAR MSR
une lente reconstruction
FEMMES BATTUES,
M
atoury. Une femme
de 40 ans vient
d’être violemment
frappée par son ex-
conjoint. Il l’a agressée chez elle. À
plusieurs reprises,il a frappé sa tête sur
le sol. Une violence inouïe, loin d’être
un cas isolé. En Guyane, en 2014,
plus de 500 faits de violences envers
les femmes ont été enregistrés par les
services de police et de gendarmerie.
Plus de 1000en Martinique. Un chiffre
en constante augmentation. Heureu-
sement, des associations les accom-
pagnent.Un soutien social,juridique et,
surtout,psychologique.
PEUR DE TOUT PERDRE
Elles sont une dizaine chaque mois,
parfois une trentaine,à oser franchir la
porte de l’accueil de jour des femmes
victimes de violences de l’association
Forces.Mariées ou en cours de sépa-
ration,beaucoup ne travaillent pas.Dès
leur arrivée,elles sont prises en charge
par l’assistante sociale, Audrey Théo-
phile.Sa priorité : repérer les situations
d’urgence.
“Beaucoup de femmes
n’osent pas quitter le foyer.Elles y ont
leurs repères et craignent de tout perdre.
Elles ont peur du lendemain, peur de
porter plainte, peur des représailles,
ne savent pas comment subvenir aux
besoins des enfants.Il y a aussi la pres-
sion de la famille et de la religion, très
présente notamment chez les femmes
de 50 ans.”
Elles ont besoin d’être
écoutées, informées sur leurs droits et
accompagnées dans leurs démarches.
Elles trouveront ensuite une aide
psychologique, indispensable à leur
reconstruction.
“Les violences psycho-
logiques notamment, peuvent laisser
des séquelles irréparables si elles ne
sont pas traitées”
, alerte Sonia Tounsi,
psychologue clinicienne.
“Les consé-
psycho