

mars - avril 2015
•
anform !
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psycho
cauchemar. La remise en question
systématique déstabilise et incite trop
souvent à se comparer aux autres,
offrant ainsi de nombreuses occasions
de s’en vouloir de ce qu’on a fait ou
pas. Accordez-vous le droit à l’erreur.
Nous ne sommes pas des robots.
Nous sommes perfectibles mais pas
parfaits ! Pensez-y.
SATISFACTION
PERSONNELLE
Si, durant toute votre enfance, vous
avez toujours pensé qu’il fallait tou-
jours être le premier, avoir la meilleure
note et remporter toutes les compé-
titions, adulte, vous pourriez avoir
tendance à ne jamais être satisfait
de vous-même, de votre parcours,
de vos réussites. Vous vous remettez
en question dès que vous n’avez pas
atteint les objectifs démentiels que
vous vous fixez. C’est bien de se don-
ner les objectifs d’un super-héro mais
c’est plus réaliste de vous en fixer qui
tiennent compte de vos capacités,
de vos besoins et de vos contraintes
physiques, psychiques, temporelles,
financières…
DES TECHNIQUES
POUR VOUS AIDER
Certaines personnes n’ont pas
la capacité psychique de se
remettre en question (ex :
l’antisocial ou le psy-
chopathe) et sont
dans le mépris et
la
non-culpabi-
lité par rapport
aux autres. Les
personnes ayant
un complexe de
supériorité, se sentant
au-dessus des autres,
ressentent peu la culpa-
bilité. Pour sortir de la culpabilité, il
faut déjà l’avoir identifiée. Écrire vous
permettra de prendre de la distance
par rapport à ce que vous ressentez,
de relativiser. Faites un tableau à deux
colonnes. Dans l’une, écrivez les rai-
sons qui vous font culpabiliser. Dans
l’autre, les raisons qui vous ont poussé
à agir comme vous l’avez fait. Deman-
dez-vous si votre seule responsabilité
est engagée. Vous vous rendrez peut-
être compte que vous culpabilisez
maintenant pour une action réalisée
dans le passé sans les données du
présent ou encore que vous portez
sur vos épaules la responsabilité des
actes des autres. Si ce n’est pas le cas,
cette expérience est sans doute une
occasion supplémentaire d’arrêter de
prendre vos responsabilités.Vous pou-
vez aussi vous confier à une personne
bienveillante qui vous aidera à avoir
un autre regard sur la situation.
3 QUESTIONS À…
Errol Nuissier,
psychologue clinicien
Pourquoi certaines personnes
culpabilisent-elles plus que
d’autres ?
Nous parlons de “culpabilité” si :
nous avons conscience d’être
responsable de nos actes ;
nous sommes capable d’intégrer
un minimum de règles sociales ;
nous sommes capable d’intégrer le
respect de soi et de l’autre.
Certaines personnes culpabilise-
raient plus que d’autres du fait :
1 - de leur éducation. Elles auraient
appris à être responsables des
autres et intégré cette obligation ;
2 - des expériences personnelles.
Par exemple, dans une relation
amoureuse dans laquelle le
partenaire répète à l’autre qu’il est
responsable de son malheur.
Le sentiment de culpabilité est-il
exacerbé dans certaines patholo-
gies mentales ?
Le phénomène de culpabilité se
retrouve surtout chez la personne
névrosée. Le sujet névrosé a une
perception exacte de la réalité.
Exemple, l’individu psychopathe
qui commet un crime et se retrouve
en prison, souvent, ne comprend
pas la nécessité de se sentir cou-
pable ou de s’excuser.
Y a-t-il des techniques pour gérer
ce sentiment ?
La culpabilité permanente ressentie
peut empêcher de vivre de façon
harmonieuse avec son entourage.
La technique la plus classique d’en
sortir est la thérapie.