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anform !

août - septembre 2016

Petites confidences

à ma psy

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de vos avis ou échangez des infos sur

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questions@anform.fr

ou

par courrier à

anform ! Le forum

2, avenue Charles Isautier - ZI n°3 - 97410 Saint-Pierre

Vous voulez

évoquer

un problème

personnel, relationnel,

amical, amoureux, familial…

Par Sandrine Dagnaux,

psychothérapeute

Je n’aime pas qu’on me touche et qu’on

me prenne dans les bras. Quand ça

arrive, j’ai comme la chair de poule. Ça

m’est désagréable au toucher, presque

douloureux. Du coup, j’évite autant que

possible d’embrasser les gens. Le pro-

blème, c’est que j’ai aussi du mal à être

chaleureuse avec mes enfants. Pourtant,

je les aime plus que tout au monde.

J’évite les câlins, les papouilles. Parfois

même, je suis agressive s’ils sont trop

affectueux. Je n’y arrive pas. Je n’aime

pas qu’ils se collent à moi. J’en souffre

beaucoup et eux aussi.

Yvane, Cilaos

J'imagine à quel point ça doit être

dur pour vous, car cette incapacité

à pouvoir toucher et être touchée

vous prive d'une source d'attention

primordiale pour l'être humain.

Chaque personne a besoin de

recevoir de l'attention sous forme

de contacts physiques, visuels, de

cadeaux, de paroles... Chacun ayant

son canal privilégié. Le toucher

représente une source essentielle,

notamment chez les enfants. Il est

le tout premier sens que le bébé

utilise. Il sert à lui donner le sens

de soi puisqu'il capte un certain

nombre d'informations sur lui-même

par le toucher. De plus, c'est un

sens qui lui permet de communi-

quer avec les autres. Le fait que le

toucher soit pour vous source de

douleur et non de plaisir en dit long

sur votre histoire, et je ne peux que

vous inviter à en parler avec un psy.

Cela vous permettra, en dénouant

ce qui s'est mis en place, de vous

donner une chance de découvrir

que le toucher peut être une source

extraordinaire de bien-être, d'amour

et d'échanges gratifiants avec vos

proches... en toute sécurité.

“Je n’aime pas les contacts”

“Il est professionnellement instable”

Mon compagnon (nous vivons en-

semble depuis 10 ans) est très instable

sur le plan professionnel. Tous les 2 ans,

il change de métier. C’est un idéaliste.

À chaque fois, c’est pareil. Il s’inves-

tit corps et âme dans une nouvelle

branche, se forme, trouve un travail.

Puis, il décide de tout plaquer pour

recommencer autre chose à zéro. Pour

moi, c’est une fuite en avant, comme s’il

ne voulait pas devenir adulte. Du coup,

j’ai l’impression que nous n’avançons

pas. Que lui conseiller ?

Sandra, Saint-Joseph

Ce que vous exprimez de votre com-

pagnon est VOtrE façon de voir les

choses, et non la réalité, sa réalité. Du

coup, je ne peux que vous questionner

sur votre propre stabilité ! Vous évoquez

votre désir d'avancer et c'est un besoin

tout à fait légitime. Mais est-ce bien le

désir de votre compagnon ? Et ne peut-

il, lui, néanmoins avoir quand même

la sensation d'avancer en changeant

d'orientation professionnelle tous les

2 ans ? Vous parlez d'instabilité mais

là encore, je vous renvoie au fait que

c'est votre façon d'évaluer sa situation.

Car tout dépend du rythme de chacun.

Chaque personne dispose d'un rythme

d'activité qui lui est propre. Certains

ont le besoin de se renouveler tous les

6 mois quand pour d'autres, c'est tous

les 20 ans. Je comprends que sa façon

de gérer sa carrière professionnelle,

voire sa vie, déclenche chez vous un

questionnement, voire une insatisfac-

tion, et du coup, je m'interroge sur

l'origine de votre insatisfaction. Et j'en

arrive à cette question : que faites-vous,

vous Sandra, pour avancer, puisque cela

semble être un besoin important chez

vous ?