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octobre - novembre 2015

anform !

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Dossier

Dany ou le lâcher-prise

Danielle Combes est une “Jacquette”

chevronnée. À 69ans, elle affiche

huit chemins de Compostelle à

son palmarès depuis 2010 ! “

J’ai

beaucoup couru avant de passer à

la marche. Ce que j’aime dans la

marche, c’est que c’est un réflexe,

et c’est pour ça que ça libère autant

l’esprit. On est dans le lâcher-prise.

En course, on reste dans la pensée,

le contrôle de l’effort, du souffle, de la

cadence. C’est très différent.”

La seconde nature de Laurent

Ancien militaire dans l’armée de terre, Laurent Cordeau a passé sa vie

àmarcher. Pour le boulot, mais aussi par plaisir et pour rester en forme.

“Au départ, la marche, pour moi, c’est le goût du sport sans se faire mal.”

Les autres bénéfices arrivent après.

“Ça met en plénitude. On oublie

vite les petits bobos.”

Et puis, dit-il,

“il n’ya pas de meilleur moyen pour

découvrir son environnement, qu’il s’agisse de nature ou de voisinage”

.

Chaque année en mai, il part àCompostelle avec sa femme pour 600à

800km de marche commune, moyennant une trentaine de km par jour.

“Contrairement à ce qu’on croit, les chemins de Compostelle ne sont

pas plats, et heureusement, sinon on s’ennuierait !”

Le reste de l’année,

Laurent a trois façons de marcher : juste avec la bouteille, le petit sac, ou

avec le gros sac en autonomie.

“Quand on vit à La Réunion, toutes les

autres marches semblent faciles !”

Son seul regret ? Que les personnes

handicapées ne puissent pas en profiter. Certes, il existe le dispositif des

Joëlettes, ces chaises de randonnée àporteurs, qu’il connaît bien pour

avoir été bénévole de nombreuses années pour le Téléthon. Mais cela reste

lourd en logistique humaine.

“Dommage, car quel bonheur d’être piéton !

Tout devient aventure, une ampoule, un bus à prendre, bien boire contre

les tendinites, faire sa lessive en rando, les rencontres…On oublie tous les

soucis ! Et entre marcheurs, il ya une vraie solidarité aussi.”

La lune de miel

de Marlène

Marlène Dijoux a aussi eu cette

révélation au moment de la retraite.

Ex-libraire et ex-assistante familiale,

elle a retrouvé une seconde vie avec

la marche, tant sur le plan personnel

que conjugal.

“Ça nous a rapprochés,

mon mari et moi. Avant, chacun

vivait, travaillait et voyageait un peu

de son côté. Désormais, on marche

ensemble. C’est comme une seconde

lune de miel”

, s’amuse-t-elle. Elle

pratique la marche contemplative.

“Que ce soit à Compostelle ou

ailleurs, poser un pied devant l’autre,

ça met face à soi-même, ça permet

de relativiser, de prendre le temps,

de réfléchir ou de laisser venir les

pensées toutes seules, selon les

moments. La marche m’a aidée à

résoudre beaucoup de choses dans

ma vie. Un petit tour permet de faire

le vide. Bref, ça me comble !”

Son

prochain défi, en cours de réalisation :

“Donner le goût de la marche à mes

petits-enfants.”

© istock, FUsE