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décembre - janvier 2015

anform !

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ma

santé

“Je ne savais pas que j’étais enceinte”

Je suis inquiète parce que j'ai fait un test de grossesse

positif lundi. D’après mes calculs, je suis enceinte depuis

3 semaines environ. Or, sans me douter de mon état, j’ai

beaucoup bu lors d’une fête le week-end dernier. Je pré-

cise que j’ai arrêté depuis toute prise d’alcool. Quels sont

les risques exactement ?

© ISTOCKPHOTO

L’avis du dr tony romuald

L’affronter, la menacer ou la forcer

à consulter ne marchera pas. Au

contraire, il faut lui montrer de la

compréhension. Pour l’instant, elle

éprouve plus d’avantages à consom-

mer de l’alcool que d’inconvénients.

Annie est probablement dépendante

sans pouvoir le dire. L’important dans

ce cas de figure est de permettre

une bonne alliance thérapeutique

pour qu’elle puisse se dévoiler sans

se sentir jugée. Lui expliquer qu’aller

consulter, ce n’est pas arrêter de

boire. Le but de la consultation sera

de mettre des mots sur son addiction

et de mettre en place, avec elle,

une stratégie pour modifier son

comportement. Si l’alcool lui permet

de soulager ses angoisses, il s’agira

d’élaborer des stratégies pour qu’elle

soit moins angoissée.

Il y a bien sûr un risque de malforma-

tions. Car l’alcool passe librement du

sang maternel au sang du fœtus au

travers du placenta, sans que celui-ci

ne fasse barrière. Certains organes

du fœtus sont donc susceptibles de

voir leur développement perturbé

par l’alcool. Cependant, à ce jour,

on ne connaît pas la dose sans

risque. Rien ne sert donc d’affoler

Karine. D’autant que, si elle a depuis

arrêté toute prise d’alcool, le risque

de syndrome d’alcoolisation fœtale

complet est peu probable. Le plus

important, c’est sa décision d’arrêter.

Il faut la valoriser. Et puis, il n’y a

aucun intérêt à la mettre en situation

de stress pendant 9mois.

Karine,

23 ans

L’avis du dr tony romuald,

médecin addictologue

“Elle a peur d’être jugée”

Ma petite amie Annie et moi attendons un enfant (3 mois de

grossesse). Ça devrait être la plus belle nouvelle de notre vie

mais voilà, elle n'a pas réglé tous ses problèmes de dépen-

dance à l'alcool. Bien que très motivée pour arrêter, elle

n'arrive pas à faire face à cette drogue. Je l'ai surprise à plu-

sieurs reprises en train de boire. Elle est tout à fait consciente

des dangers, mais c’est plus fort qu’elle. Elle a surtout très

peur d'être jugée. Malheureusement, je ne peux pas la forcer

à consulter. Que faire ?

Éric,

26 ans