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anform !
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décembre - janvier 2015
L’AVIS DE LA PSY
“Même si c'est bien le même mécanisme qui
est à l’œuvre, on est loin de l'addiction à un
produit car, ici, il n'y a pas d'impact au plan
physique et cognitif. Valérie agit avec un cer-
tain degré de conscience et en toute liberté ;
toutefois on voit bien qu'une part d'elle-
même la pousse à agir malgré elle et la met
quand même en danger. Et si elle a trouvé la
solution “extérieurement” à son problème,
son interdiction bancaire, elle n'en reste pas
moins vulnérable à l'intérieur. Pour preuve,
ses sueurs froides”.
© ISTOCKPHOTO
Dossier
Valérie, 38 ans,
accro au shopping
“À force, je me suis
retrouvée en interdit
bancaire.”
“J’étais une accro du shopping, plus précisé-
ment des chaussures. Si je passais devant un
magasin et que je flashais sur une paire, je la
voulais tout de suite, même si je n’avais pas
d’argent. C’était compulsif. En rentrant chez
moi, j’avais ensuite un sentiment de culpabi-
lité mais la satisfaction d’avoir une nouvelle
paire de chaussures. Une fois, en vacances à
Paris, je n’ai pas pu résister à une paire de Karl
Lagerfeld soldée à 450 euros. Une œuvre d’art
que j’ai portée 2 fois dans ma vie ! Ça m’a
mise à découvert. Àforce, je me suis retrou-
vée en interdit bancaire. Aujourd’hui, je n’ai
plus droit au découvert. Finalement, tous ces
problèmes bancaires m’ont vraiment calmée.
Aujourd’hui, je ferme les yeuxdevant les bou-
tiques. J’ai parfois des sueurs froides. Surtout
pendant les soldes.”