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décembre - janvier 2015

© ISTOCKPHOTO

L’avis du dr tony romuald

Dans le cas de Léonie, le traitement

médicamenteux est tout à fait

envisageable. Il serait préférable qu’elle

rencontre un médecin addictologue. On

sent qu’elle est seule. Il faut consulter

non seulement pour l’alcool mais aussi

pour ses problèmes d’angoisse, de

sommeil, de couple. La prise en charge

sera donc globale (médico-psycho-

sociale). Il faut l’aider à ne pas faire de

l’alcool la solution à tous ses maux. Elle

a conscience que la grossesse ne va pas

modifier son comportement. Avant de lui

rappeler les risques, le plus important,

c’est de lui offrir une écoute active. La

rassurer, lui dire qu’il est toujours temps

d’arrêter, qu’il existe des structures

d’aide, des traitements médicamenteux.

Enfin, l’aider à retrouver une meilleure

estime d’elle-même.

L’avis du dr tony romuald

Éva est “résistante” et il va falloir surfer avec ses résis-

tances. Il est tout à fait possible que ses grossesses

antérieures se soient bien passées. Cependant, les études

confirment que des quantités régulières d’alcool, ou des

ivresses épisodiques sont susceptibles d’entraîner des

complications durant la grossesse ou des troubles chez

l’enfant exposé. Enfin, tout alcool est dangereux, que ce

soit de la bière, du vin ou du rhum. La question est ici de

savoir ce que lui procure l’alcool. Car boire 2 à 3 fois par

semaine s’inscrit dans une consommation régulière. N’y

aurait-il pas des difficultés pouvant faire penser à une

consommation nocive d’alcool, voire une dépendance ? Il

faut l’emmener à s’interroger sur sa consommation sans

la juger. Quels inconvénients aurait-elle à arrêter ? Quels

avantages tire-t-elle de sa consommation d’alcool ?

“Je bois l'équivalent de 2 litres de vin”

J'ai 27 ans, j'aime mon compagnon malgré une relation un

peu destructrice. J'ai très envie d'un bébé et lui aussi. Je

pense même être enceinte. Mes règles sont en retard. Mais

au fond de moi, j'aimerais que ce ne soit pas le cas car je

souffre. Je suis alcoolique. Je bois, beaucoup, énormément

même. Le soir essentiellement, pour combler l'ennui, pour

éviter l'angoisse. Pour dormir. Pour oublier. Pour être hon-

nête, je bois l'équivalent de 2 litres de vin, ou autres bières

fortes par soirée. Je ne bois jamais en journée. Peut-on

envisager un traitement médicamenteux ? Comment gérer

un sevrage alcoolique pendant une grossesse ? J’ai peur

du manque. Que dois-je faire ?

Léonie,

27 ans

ma

santé

“Ce n’est pas si grave”

Lors de ma première grossesse, j’ai consommé de l’alcool. Mon enfant

n’a rien eu. Ma mère aussi m’a dit qu’elle avait bu de l’alcool quand

elle était enceinte de moi. À l’époque, il n’y avait aucune campagne de

sensibilisation. Et je vais parfaitement bien. Je suis à nouveau enceinte

(de 5 mois) et il m’arrive de boire un petit verre de temps en temps,

seulement de la bière ou du vin, 2 à 3 fois par semaine. On ne peut pas

tout s’interdire et être frustrée. J’ai déjà arrêté de fumer.

Éva,

34 ans