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septembre - octobre 2016

anform !

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mentation de la concentration du

sucre sanguin est régulée par une

hormone appelée insuline, et tout

revient à la normale en quelques

heures. La mesure de l’évolution de

la glycémie donne une courbe qui

reflète l’assimilation des aliments

testés, que l’on peut ainsi comparer.

Ce type de recherche a permis plu-

sieurs découvertes surprenantes.

- D’abord celle que tous les glucides

sont assimilés à la même vitesse,

avec un pic au bout d’une demi-

heure environ. Il n’existe donc pas

de "sucres rapides" ni de "sucres

lents". Il faut plutôt parler de glu-

cides faiblement, moyennement ou

fortement assimilés. Les meilleurs

pour la santé ont une assimilation

faible ou moyenne.

- Mais la surprise la plus importante

a été de constater que ni l’intensité

du goût sucré des aliments, ni leur

composition ne sont représentatives

des augmentations de sucre ! Par

exemple, les pommes de terre ou

le pain blanc riches en amidon aug-

mentent plus la glycémie que les

fruits ou le miel.

raffinage

des végétaux

Le raffinage consiste à séparer les

différents constituants des produits

agricoles végétaux, pour les trier et

ne garder que ceux qui semblent

intéressants. Cette opération éli-

mine l'enveloppe et le germe

des céréales. Par exemple, on ne

conserve que l'amande du blé ou

du riz, constituée d'amidon, avec

comme résultat final de la farine

blanche et du riz blanc. De même,

on ne garde que le saccharose de

•••

“Dans les sociétés

anciennes, les seuls

aliments au goût sucré

étaient les fruits

et le miel.”

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cots, lentilles). Dans les sociétés

anciennes, les seuls aliments au

goût sucré étaient les fruits et le

miel. Puis, la canne à sucre et,

ensuite, la betterave furent exploi-

tées pour fournir le saccharose, ou

sucre blanc, en quantités de plus

en plus importantes : en France, on

en consomme en moyenne 35 kg

par an et par personne, soit l’équi-

valent de 20 morceaux de sucre

par jour, surtout par l’intermédiaire

des boissons et des aliments indus-

triels. En plus de ce sucre blanc, il

faut maintenant ajouter la présence

croissante des sirops extraits du

maïs, également incorporés dans

les aliments industriels de façon dif-

ficilement quantifiable.

taux de sucre

dans le sang

On a longtemps cru que les glucides

au goût sucré étaient assimilés rapi-

dement et que les féculents étaient

assimilés plus tardivement car il fal-

lait d’abord qu’ils se décomposent.

On les nommait respectivement

“sucres rapides”et “sucres lents”. Il

était conseillé de préférer les lents

(comme le pain ou les pommes de

terre) aux rapides (comme les fruits

ou le miel). Mais cette théorie était

fausse. À partir des années 1980,

on a commencé à mesurer les varia-

tions du taux de sucre sanguin (ou

"glycémie") après consommation

de différents aliments. La glycémie

est normalement stabilisée à une

valeur d’environ 1 g de glucose par

litre de sang, ce qui correspond à la

concentration optimale de ce carbu-

rant pour notre corps. Dès l’arrivée

des glucides alimentaires, l’aug-