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mars - avril 2011

n

anform !

37

©Hemera

Les cas d’urgence

Il existe trois cas de figures où

la colique néphrétique est une

urgence médicale c'est-à-dire

où la mise en place d’une sonde

double J se fait en urgence au

bloc opératoire.

La colique néphrétique

fébrile avec une fièvre

supérieure à 38 °C qui indique la

présence d’une infection et donc

expose à court terme au risque

de septicémie, nécessitera la

mise en place préventive d’une

antibiothérapie et d’un drainage

des urines (sonde double J).

La colique néphrétique

avec oligo-anurie est une

colique néphrétique par obstacle

qui conduit à l’anurie (absence

d’urines) par obstruction

complète (calcul bilatéral ou

calcul sur rein unique). Il faudra

alors poser une sonde dérivatrice

pour lever l’obstacle.

La colique néphrétique

hyperalgique consiste en la

persistance et/ou la répétition

des crises douloureuses malgré

un traitement antalgique. Il va de

soi que la colique néphrétique

chez la femme enceinte doit

faire l’objet d’une attention

particulière.

et un scanner sont générale-

ment réalisés. Le traitement

chirurgical peut être décidé

lorsque l’évacuation spon-

tanée ne se fait pas, dans le

cas par exemple d’un calcul

de taille trop importante.

“On considère généralement

qu’au-delà de 6 mm le calcul

a une taille critique qui fait

qu’il ne partira pas tout seul”

,

explique Jean-François Kadji.

Le rayon laser

détruit le caillou

On pratique alors une urété-

roscopie qui consiste à entrer

dans l’uretère par les voies

naturelles, avec un urétéros-

cope (tube métallique fin et

rigide connecté à une caméra

haute définition qui permet

de faire passer une fibre

laser pour la destruction du

calcul). En fin de procédure,

on laisse souvent une sonde

en silicone double J (sonde

creuse perforée de petits trous

pour l’écoulement de l’urine

qui coule dans la vessie et

dans le rein). L’intervention

se fait sous anesthésie géné-

rale et nécessite une courte

hospitalisation de deux jours

environ. La sonde double J

sera enlevée quinze jours à

trois semaines plus tard sous

anesthésie locale. La colique

néphrétique est extrême-

ment répandue aux Antilles-

Guyane où de fortes chaleurs

conjuguées à un manque

d’apport hydrique créent les

conditions d’apparition de la

maladie. Un manque d’eau

crée des agglomérats qui

précipitent au niveau de la

papille des reins et créent un

calcul.

Pays chauds

plus touchés

Les chiffres montrent que le

taux de colique néphrétique

est 3 à 4 fois plus élevé dans

nos régions qu’en métropole.

“Toutes les études indiquent

que l’apport en calcium n’a

aucun rapport avec la genèse

du calcul,

précise le docteur

Kadji.

En revanche, la seule

chose aujourd’hui démon-

trée, c’est effectivement que

le manque d’apport hydrique

pourrait favoriser l’apparition

de calculs. Il faut donc boire

beaucoup pour éviter la for-

mation de calcul et la crise. Par

contre, je préconise de limiter

au maximum la boisson

pendant la crise”

. Suivre un

régime pauvre en calcium

s’avère donc sans intérêt. Il ne

semble pas y avoir de facteurs

génétiques prédisposant à la

crise de colique néphrétique

ou à l’apparition de calculs.

Toutefois la colique néphré-

tique touche plus facilement

les hommes de 20 à 60 ans

(un ratio de 3 à 4 hommes

pour une femme, avec un pic

entre 30 et 40 ans). A noter

qu’un patient ayant déjà fait

une crise peut être soumis

à une autre crise comme ne

plus jamais connaître cette

pathologie.

n

Un choc électrique

La lithotritie extracorporelle est une technique qui consiste

à casser les calculs en utilisant des ondes de choc

électrique. L’onde de choc traverse le rein sans dommage

notable et frappe le calcul. Les fragments créés par cette

destruction “extra corporelle” sont éliminés dans les urines

dans les jours ou les semaines qui suivent le traitement.

Seuls les gros calculs (supérieur à 1 cm) du rein et du haut

uretère peuvent être détruits par la LEC. Cela représente

une bonne alternative pour traiter ces calculs sans opérer.

“Il faut boire

beaucoup

pour éviter

la formation

de calculs et

la crise.