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anform !

décembre - janvier 2016

Gare au tampon

Choc toxique :

faut-il en avoir

peur ?

Un mannequin

américain a été

amputé d’une

jambe suite à

une infection

déclenchée

par... un tampon

hygiénique. Un

cas rarissime

mais qui incite à

rappeler quelques

règles d'hygiène.

Par anne DeBrOiSe

T

out a commencé par un lé-

ger malaise,en 2012.Lauren

Wasser, un mannequin de

24 ans, a ses règles. Comme

d'habitude, elle utilise un tampon. Elle

le changera 2 fois dans la journée.Mais

le malaise s'accentue et, ce soir-là, elle

s'écroule sur son lit. Après de longues

heures de sommeil lourd, elle est trans-

portée à l'hôpital entre la vie et la mort.

Sa température monte à 41

°C.Au

bout

de plusieurs jours de soins intensifs,

sa jambe gangrenée est amputée. Elle

a été victime d'un syndrome de choc

toxique staphylococcique, une infection

aiguë et rare.

STAPHYLOCOQUE DORÉ

Lauren Wasser a mis 3 ans à se relever

de cette terrible histoire, accepter sa pro-

thèse, reprendre le chemin des défilés...

et parler de son expérience. L’été dernier,

son histoire a été relayée par les médias

du monde entier. Le mannequin et sa

mère ont porté plainte contre le fabricant,

même si les produits de la marque mise

en cause ne semblent guère différer de

ceux des autres marques. Fin août 2015,

une étudiante française, Mélanie Doer-

flinger, lançait sur le site

change.org

une pétition réclamant des fabricants de

tampons qu'ils publient la composition de

leurs produits. La composition des tam-

pons hygiéniques (essentiellement du

coton et de la viscose) offre en effet des

conditions idéales pour la prolifération

d'une bactérie, le staphylocoque doré

(Staphylococcus aureus)

. C’est un habi-

tué de la flore bactérienne humaine. Il

s'installe fréquemment au niveau du nez,

de l'arrière-gorge, des zones génitales.

On estime que 10 à 40 % des individus

abritent cette bactérie en permanence,

et 60 % de temps en temps. Une coha-

bitation qui se passe en général sans

problèmes, causant parfois simplement

de légères infections de la gorge ou de la

peau.

“Certaines souches de cette bacté-

rie peuvent produire, dans des conditions

qu'on ne connaît pas bien, une toxine

ma

santé

© istockphoto