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anform !

novembre - décembre 2014

ma

santé

© ISTOCKPHOTO

L’avis du Dr Tony Romuald

Dans le cas de Léonie,le traitement médicamenteux est tout à

fait envisageable.Il serait préférable qu’elle rencontre un médecin

addictologue.On sent qu’elle est seule.Il faut consulter non seu-

lement pour l’alcool mais aussi pour ses problèmes d’angoisse,

de sommeil,de couple.La prise en charge sera donc globale

(médico-psycho-sociale).Il faut l’aider à ne pas faire de l’alcool

la solution à tous ses maux.Elle a conscience que la grossesse

ne va pas modifier son comportement.Avant de lui rappeler les

risques,le plus important,c’est de lui offrir une écoute active.La

rassurer,lui dire qu’il est toujours temps d’arrêter,qu’il existe des

structures d’aide,des traitements médicamenteux.Enfin,l’aider à

retrouver une meilleure estime d’elle-même.

“Ce n’est pas si grave”

Lors de ma première grossesse, j’ai consommé de l’alcool. Mon

enfant n’a rien eu. Ma mère aussi m’a dit qu’elle avait bu de

l’alcool quand elle était enceinte de moi. À l’époque, il n’y avait

aucune campagne de sensibilisation. Et je vais parfaitement

bien. Je suis à nouveau enceinte (de 5 mois) et il m’arrive de

boire un petit verre de temps en temps, seulement de la bière

ou du vin, 2 à 3 fois par semaine. On ne peut pas tout s’interdire

et être frustrée. J’ai déjà arrêté de fumer.

Éva,

34 ans

L’avis du Dr Tony Romuald

éva est“résistante”et il va falloir surfer avec ses résistances.Il est

tout à fait possible que ses grossesses antérieures se soient bien

passées.Cependant,les études confirment que des quantités

régulières d’alcool,ou des ivresses épisodiques sont susceptibles

d’entraîner des complications durant la grossesse ou des troubles

chez l’enfant exposé.Enfin,tout alcool est dangereux,que ce soit

de la bière,du vin ou du rhum.La question est ici de savoir ce que

lui procure l’alcool.Car boire 2 à 3 fois par semaine s’inscrit dans

une consommation régulière.N’yaurait-il pas des difficultés pou-

vant faire penser à une consommation nocive d’alcool,voire une

dépendance ? Il faut l’emmener à s’interroger sur sa consom-

mation sans la juger.Quels inconvénients aurait-elle à arrêter ?

Quels avantages tire-t-elle de sa consommation d’alcool ?

“Je bois l'équivalent

de 2 litres de vin”

J'ai 27 ans, j'aime mon compagnon

malgré une relation un peu destructrice.

J'ai très envie d'un bébé et lui aussi. Je

pense même être enceinte. Mes règles

sont en retard. Mais au fond de moi,

j'aimerais que ce ne soit pas le cas car

je souffre. Je suis alcoolique. Je bois,

beaucoup, énormément même. Le soir

essentiellement, pour combler l'ennui,

pour éviter l'angoisse. Pour dormir.

Pour oublier. Pour être honnête, je bois

l'équivalent de 2 litres de vin, ou autres

bières fortes par soirée. Je ne bois

jamais en journée. Peut-on envisager un

traitement médicamenteux ? Comment

gérer un sevrage alcoolique pendant

une grossesse ? J’ai peur du manque.

Que dois-je faire ?

Léonie,

27 ans