novembre - décembre 2014
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se reconnaît facilement. L'échogra-
phie du cœur montre en effet cette
déformation caractéristique. Le ven-
tricule gauche, cavité à gauche du
cœur qui reçoit le sang oxygéné en
provenance des poumons, prend
l'allure d'une amphore. Au Japon,
cette forme correspond à celle d'un
piège à poulpe (récipient à goulot
étroit, à fond large et rond), appelé
tako-tsubo…
FAIBLE MORTALITÉ
Aujourd'hui,
les
cardiologues
connaissent le syndrome et savent
le soigner. Il s'agit essentiellement
d'un traitement symptomatique,
à base de médicaments connus
pour baisser la pression artérielle,
utilisés couramment pour traiter
l'insuffisance cardiaque (inhibiteurs
de l'enzyme de conversion, antago-
niste des récepteurs de l'angioten-
sine II, bêtabloquants, inhibiteurs de
l'aldostérone...). Il peut arriver que
l'attaque soit tellement importante
que le cœur s'arrête. Mais la mor-
talité serait inférieure à 1 %. Pour
Bérengère Ducarme,
“le pronostic
est le plus souvent favorable. Les
complications sont rares et l'évolu-
tion se veut sans séquelles
”. Le plus
souvent, le cœur se remet à battre
normalement au bout de quelques
heures. Et quelques semaines plus
tard, il ne reste aucune trace visible
de l'accident. Dans plus de 90 %
des cas, cette attaque n’est suivie
d'aucune autre.
*Syndrome de tako-tsubo ou ballonisation
apicale aiguë du ventricule gauche. Thèse de
Bérengère Ducarme, UAG, 2007.