novembre - décembre 2014
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anform !
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3 QUESTIONS À…
Francelise Nadessin,
sage-femme
coordonnatrice du réseau Périnat
“Naître en Guadeloupe”.
Pourquoi est-il difficile
de parler d’alcool ?
Si la consommation de tabac est, elle,
systématiquement abordée dans les
consultations prénatales, ce n’est pas le
cas de l’alcool. Les professionnels ont
des difficultés à aborder ce sujet, sont
mal à l’aise. Ils ne savent pas comment
amorcer le dialogue, les accompagner,
les orienter en cas de dépendance.
Comment en parler ?
Les questions ouvertes facilitent le
dialogue. Si vous demandez à une
femme :
“Consommez-vous de
l’alcool ?”
, la patiente aura vite fait
de dire non. Tandis que si vous lui
demandez :
“Que pensez-vous de la
recommandation zéro alcool pendant
la grossesse ?”
, la discussion sera plus
facile.
Comment faire avancer les choses ?
Le réseau addictions et le réseau
Périnat ont récemment organisé
une conférence pour sensibiliser les
femmes enceintes et attirer l’attention
des professionnels sur le syndrome
d’alcoolisation fœtale, atteinte la plus
grave de l’exposition prénatale à
l’alcool. Une présentation de l’entretien
addictologique motivationnel leur a
permis d’acquérir un outil clé favorisant
le repérage. Il serait aussi intéressant
de mettre en place des groupes de
parole avec des professionnels formés
aux problèmes d’addictologie. L’instal-
lation d’une consultation d’addictolo-
gie au sein du service de consultations
des maternités faciliterait certainement
la prise en charge de ces patientes.
Enfin, pour la femme enceinte, il est
très important que tous les profession-
nels aient le même discours.