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mars - avril 2017

anform !

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doigts, vous gardant à distance, soit

parce qu’ils ne se sentent pas à l’aise,

soit parce qu’ils veulent montrer leur

pouvoir. Il y a ceux, enfin, aux mains

moites trahissant leur anxiété, leur

nervosité, assez mal venues en entre-

tien d’embauche, par exemple.

MAINTENIR À DISTANCE

Si lamanière dont on serre lamain est

déterminante, leur position est égale-

ment porteuse de sens. Positionner

sa main pour qu’elle soit au-dessus

de celle de l’autre, autrement dit, la

paume vers le bas, indique qu’on veut

“prendre la main” dans la relation.

Si la personne pousse la main de

l’autre vers le bas, elle crée alors un

rapport de domination. Logiquement,

à l’inverse, positionner sa main vers le

haut, sous celle de l’autre, vous place

en position de soumission. Tendre

sa main, paume verticale, crée un

rapport d’égalité. Votre bras est-il

tendu lorsque vous vous approchez

de l’autre ? Vous le maintenez alors à

distance, hors de votre espace, vous

gardez le contrôle. Vous ne souhaitez

pas vous investir dans la relation qui

s’établit. Si vous écourtez la poignée

de main, vous manquez peut-être

de courage et d’engagement. Àl’in-

verse, si vous la prolongez excessive-

ment, en agitant la main à plusieurs

reprises, la personne peut se sentir

envahie, entraînée dans une volonté

de domination ou de possession.

CONTACT VISUEL

Une bonne poignée de main est

ferme. Elle dure 2 à 3 secondes et se

fait en contact visuel, avec un sourire.

L’association du regard avec le ser-

rement de mains est indispensable.

Voici 4 règles de base :

• laissez l’autre vous tendre la main.

Si c’est vous qui tendez la main,

que ce soit paume légèrement

ouverte vers le haut ;

• levez-vous et tenez-vous bien droit.

De la même manière, ne tendez

pas la main à quelqu’un par-

dessus une table ou un bureau,

torse penché et en déséquilibre ;

• serrez fermement la main de votre

interlocuteur, l’idéal étant d’adap-

ter votre pression à celle de l’autre,

un cran plus énergique ;

• regardez la personne dans les

yeux. Le rapport que vous instaurez

est équilibré, à la bonne distance,

synonyme d’ouverture et d’écoute.

L’avis de

Raphaël Spéronel,

psychologue

La poignée de main s’inscrit

dans un champ compor-

temental culturellement

déterminé car elle est

porteuse de sens mul-

tiples : autorité, franchise,

mollesse, laisser-faire…

En outre, elle est codifiée

par des croyances, des

valeurs, des représenta-

tions précises, socialement

valorisées ou non. Il existe

aussi une part possible de

manipulation du sujet :

celui qui sait, qui connaît

ces codifications, peut en

exploiter les symboles.

Ainsi, un complexé qui se

connaît peut adopter une

poignée de mains ferme et

solide.