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mars - avril 2017
Petites confidences
à ma psy
Parlez-lui le plus simplement
possible en lui expliquant
que sa grande fille est
très triste car elle se sent
délaissée. Vous devrez faire
attention à bien faire la
distinction entre se sentir
délaissée et être délaissée.
Si cette jeune fille se sent
délaissée, cela ne veut pas
dire que sa maman agit mal,
la délaisse, mais que ses
besoins affectifs ne sont pas
satisfaits. Le plus important
pour elle, c'est déjà qu’elle
se sente entendue dans sa
tristesse, qu'elle soit validée
par sa maman qui va devoir
reconnaître et accepter
que sa fille a des besoins
affectifs et qu'ils ne sont pas
satisfaits depuis la naissance
du petit frère. Ensuite, elles
vont devoir s'accorder pour
imaginer des stratégies afin
de satisfaire ses besoins, du
moins en partie. Car bien
entendu, nous ne pouvons
satisfaire les besoins de nos
enfants en tout temps et à
tout moment. En revanche,
il nous faut reconnaître
l'existence de ces besoins et
surtout ne pas les nier.
Elle délaisse sa fille
Ma cousine a 2 enfants de 5 et 7 ans. Je les garde de temps en
temps. La plus grande m’a dit en pleurant que sa mère la délais-
sait depuis la naissance de son petit frère. Elle se sent moins
aimée, peu câlinée et elle en souffre. J’avais déjà remarqué cela.
Sa mère sort avec son frère et la laisse seule. Elle n’en a que
pour le plus petit. Comment lui en parler ?
Jessy, Guadeloupe
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amical, amoureux, familial…
Par Sandrine Dagnaux,
psychothérapeute
Je n’ai pas épousé
celui qu’il voulait
Mon père refuse de me parler car je n’ai
pas épousé celui qu’il voulait. Il a mis un
terme à nos relations. Cela s’était déjà pro-
duit avec ma grande sœur qui, en se ma-
riant avec quelqu’un d’une autre religion
que la nôtre, a été chassée de la maison. Il
n’a jamais vu ses petits-enfants. J’espérais
qu’il change, car lui aussi doit en souffrir.
Mais il est complètement braqué. Moi, en
tout cas, j’en souffre. Le fait de ne pas avoir
son approbation m’empêche d’avancer, de
fonder une famille. Que faire ?
Aurélia, Martinique
C'est effectivement une situation bien
douloureuse car non seulement vous ne
pouvez partager votre bonheur avec votre
père mais, en plus, ce rejet constitue bel et
bien une blessure vous empêchant d'avan-
cer. Pour continuer votre chemin, il va
vous falloir faire le deuil, non pas de cette
relation avec votre père, mais pour l'instant
du père idéal. Vous devez comprendre
qu'en agissant ainsi votre papa répond à
un certain nombre d'impératifs comme
ses propres besoins psychologiques, ses
valeurs, ses principes, ses croyances... tous
en lien avec son histoire. Il ne cherche pas
à vous blesser mais seulement à être en
cohérence avec lui-même. Alors même si
c'est difficile pour un enfant de ne pas être
validé dans ses choix par ses parents, vous
devez quand même poursuivre VOTRE
chemin et non pas celui que vos parents
auraient fait à votre place. Nos enfants ne
nous appartiennent heureusement pas.
Nous ne faisons que leur transmettre ce
bien précieux qu'est la vie. Il appartient
donc à chacun de trouver son propre
chemin... et à vous d'avancer sur celui de
l'autonomie en franchissant cette étape.