

octobre - novembre 2016
•
anform !
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2 QUESTIONS À…
Frédéric Arron,
coach en
développement personnel.
Pourquoi cette peur de dire non ?
nous pouvons être tentés de percevoir
notre non comme un double rejet. D’abord
comme le rejet de l’autre, à qui nous nous
opposons, et ensuite, comme rejet de
nous-mêmes par l’autre. La peur du rejet
est l’une de nos plus grandes peurs. nous
avons tous envie d’être aimés et appréciés,
et à court terme, il est plus facile de se faire
apprécier en disant oui. Le oui est le mot
de la socialisation par excellence, alors que
le non crée une séparation, certes bien
souvent nécessaire, mais plus facilement
perçue comme un risque. À l’heure où le
positivisme à l’excès semble devenir la
norme, le contexte reste favorable à cette
peur du non.
Comment dire non, notamment dans le milieu
professionnel ?
Dire non en plusieurs temps.
Si vous ne
vous sentez pas le courage d’affronter votre
interlocuteur avec le simple mot non, com-
mencez par annoncer la couleur : “
Cela me
paraît difficile”, “Hum, je vais voir ce que je
peux faire mais je ne vous garantis rien.”
Faire la distinction entre une personne et
son comportement.
Vous pouvez rejeter un
comportement sans rejeter une personne.
“
Vous êtes une personne charmante mais je
ne peux pas tolérer un tel comportement.
C’est inacceptable”
est très différent de :
“Je ne peux pas vous tolérer ici !”
Le disque rayé.
Répétez inlassablement
votre refus, quels que soient les arguments
de l’autre.
“Je comprends bien, mais cela
ne va pas être possible.”
Une autre formule très efficace est la
suivante :
“Ce n’est pas contre toi, c’est
pour moi.”
Très efficace si, par exemple,
vous refusez de surcharger votre emploi du
temps. Ainsi, le non aura moins de chance
d’être perçu comme une agression. Éton-
namment, les gens ont tendance à bien
comprendre cette attitude à une époque où
l’on a moins de temps pour tout.