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anform !
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février - mars 2016
nos
enfants
“On avait tous les deux 43 ans quand on s’est rencontrés. Je sortais
d’une séparation après une longue histoire. J’avais envie de bouffer la
vie à pleines dents ! On était vraiment amoureux. Côté contraception,
on était disons… moyennement vigilants. Je me disais qu’à mon grand
âge, les risques étaient moindres”
, sourit-elle.
“Or, je suis tombée
enceinte au bout de 6 mois… La grosse surprise. On a décidé de gar-
der ce cadeau inattendu qu’on s’est fait l’un à l’autre.”
La grossesse,
suivie par son généraliste, a été
“aussi chouette que la première, avec
juste un peu plus de fatigue et le grand stress de l’amniocentèse. Mais
globalement beaucoup plus de sérénité”
. Seul regret :
“Quelques
réflexions ici et là, sur les risques et puis l’avenir. Mais je planais sur
mon nuage et je n’étais pas seule… Avec mon compagnon, ça a été
une vraie lune de miel.”
Au final, que du bonheur : “
Le papa est une
mère poule. Mon fils aîné est un super grand frère. J’ai eu deux enfants
uniques en fait, mais ça se passe vraiment bien. Entre les deux, j’ai eu
le temps de voyager, de m’épanouir, de mieux me connaître. Je ne me
suis pas sacrifiée pour mes enfants. C’est vrai que je fatigue plus vite,
il y a des choses que je redoute de ne plus pouvoir faire dans 10 ou
15 ans. Et quand j’irai chercher ma fille à l’école à la prochaine rentrée,
je sais qu’on va me demander si je suis la mamie. J’ai de l’humour,
heureusement ! Et surtout, je pense être une maman plus sereine, plus
tolérante et plus patiente que celle que j’étais à 25 ans.”
À refaire ?
“Sans hésiter. Être un bon parent, c’est s’engager chaque jour, en-
semble, pour son enfant. Ce n’est pas une histoire d’âge.”
Sophie,
enseignante de 48 ans, a accouché de son dernier enfant
il y 3 ans, après avoir été maman une première fois à 25 ans.
“Que du bonheur !”
mosomiques. Une grossesse tardive
comporte, en effet, certains risques
médicaux.
“Pour l’enfant, le principal
risque est la trisomie 21, qui oblige
à l’amniocentèse, avec un risque
d’avortement d’1 %. Pour la mère, il
n’y a aucun risque spécifique, sauf en
cas de diabète et d’hypertension arté-
rielle (HTA), qui sont des facteurs de
risque importants. L’HTA peut entraî-
ner des complications vasculaires ou
des embolies et, chez le bébé, un petit
poids de naissance ou un hématome
rétro-placentaire. Après 40 ans, un
bilan cardiologique avant la grossesse
est conseillé”
, explique le Dr Éric
Bourdais, généraliste à Saint-Denis.
Un autre obstacle sera de mener une
grossesse sereine.
“Beaucoup de ces
mamans stressent”,
constate Julie
Dijoux, sage-femme libérale.
“L’entou-
rage les renvoie souvent à leur âge.”
La
société aussi, dont les mauvaises fées
n’attendent pas le berceau. On les taxe
d’égoïsme, on brandit la menace des
risques médicaux…
SUIVI MÉDICAL SÉRIEUX
“
Il est vrai que la fatigue se fait beaucoup
plus sentir. Et qui dit fatigue dit aussi
contractions”
, admet la praticienne.
“Mais en dehors de problèmes de santé
bien définis et connus, ces grossesses
se passent bien. Ces femmes sont
sérieuses avec leur suivi médical. Elles
sont bien au courant de tout. Elles se
prennent en charge. Et les papas plus
âgés sont plus posés que les jeunes !”
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