Previous Page  51 / 100 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 51 / 100 Next Page
Page Background

février - mars 2016

anform !

51

nos

enfants

un enfant après 40 ans n’est plus

exceptionnel, ces grossesses tardives

font toutefois l’objet d’une surveil-

lance médicale particulière.

AIDE À LA PROCRÉATION

Le premier obstacle est de taille :

tomber enceinte. À45 ans, la réserve

ovarienne, qui conditionne la fer-

tilité, arrive à son terme. En effet, si

l’homme fabrique des spermatozoïdes

jusqu’à sa mort, la femme naît avec

son stock d’ovocytes. Quand elle a

40 ans, ils sont donc plus vieux, aug-

mentant le risque d’anomalies chro-

mosomiques. Et moins nombreux. À

20 ans, une vingtaine de follicules

sortent chaque mois, et seulement

5 quand on a 40 ans... dont un seul

arrivera à maturation. Ainsi, à partir de

37 ans, la fertilité diminue et, après

40 ans, de façon très importante. Sta-

tistiquement, on a 80 % de chances

d’avoir un bébé à 30 ans, et 40 % à

40 ans. Ceci dit, il y a une énorme

variation d’une femme à l’autre. Il y a

des femmes ménopausées à 40 ans,

d’autres à 60 ans. Comme l’infertilité

survient 10 ans avant la ménopause,

une poignée de chanceuses peuvent

enfanter très tard... Mais pour la

grande majorité, l’assistance médi-

cale à la procréation (AMP) est l’alliée

des grossesses tardives. On peut prati-

quer la stimulation ovarienne (on aura

alors 2 ou 3 follicules qui ovuleront),

l’insémination ou la fécondation in vi-

tro (Fiv), mais les résultats sont moins

bons qu’avec une femme plus jeune

(40 % de réussite à 30 ans, 15 % à

40 ans). Et la loi bioéthique de 1994

interdit la Fiv après la ménopause. Il

existe aussi le don d’ovocytes. L’œuf

d’une femme jeune est fécondé avec

le sperme du compagnon et l’embryon

replacé dans l’utérus. Enfin, si l’âge

de la femme est l’élément détermi-

nant de la fertilité, l’âge du père entre

aussi en compte. Les spermatozoïdes

d’un homme jeune augmentent le

succès de la Fiv et abaissent le risque

de malformations et de maladies chro-

Un test sanguin

pour éviter l’amniocentèse

L’amniocentèse, pour dépister la trisomie 21, est

recommandée après 38 ans ou en cas de doute

(hérédité, doutes liés aux échographies et mar-

queurs sanguins). Cet examen très fiable mais inva-

sif, qui peut aboutir à une fausse couche dans 1 %

des cas, peut désormais être évité grâce à l’ISET, un

nouveau test de diagnostic prénatal des maladies

génétiques. Ce test (une simple prise de sang faite

dès la 5e semaine d’aménorrhée) vient d’être validé

pour dépister la mucoviscidose et l’amyotrophie

spinale. Il pourrait s’appliquer à d’autres maladies

génétiques comme la trisomie 21, mais n’est pas

encore remboursé à cet effet.

•••

Une femme a

80 % de chances

d’avoir un bébé

à 30 ans, et 40 %

à 40 ans.

© ISTOCKPHOTO