

février - mars 2016
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anform !
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nos
enfants
un enfant après 40 ans n’est plus
exceptionnel, ces grossesses tardives
font toutefois l’objet d’une surveil-
lance médicale particulière.
AIDE À LA PROCRÉATION
Le premier obstacle est de taille :
tomber enceinte. À45 ans, la réserve
ovarienne, qui conditionne la fer-
tilité, arrive à son terme. En effet, si
l’homme fabrique des spermatozoïdes
jusqu’à sa mort, la femme naît avec
son stock d’ovocytes. Quand elle a
40 ans, ils sont donc plus vieux, aug-
mentant le risque d’anomalies chro-
mosomiques. Et moins nombreux. À
20 ans, une vingtaine de follicules
sortent chaque mois, et seulement
5 quand on a 40 ans... dont un seul
arrivera à maturation. Ainsi, à partir de
37 ans, la fertilité diminue et, après
40 ans, de façon très importante. Sta-
tistiquement, on a 80 % de chances
d’avoir un bébé à 30 ans, et 40 % à
40 ans. Ceci dit, il y a une énorme
variation d’une femme à l’autre. Il y a
des femmes ménopausées à 40 ans,
d’autres à 60 ans. Comme l’infertilité
survient 10 ans avant la ménopause,
une poignée de chanceuses peuvent
enfanter très tard... Mais pour la
grande majorité, l’assistance médi-
cale à la procréation (AMP) est l’alliée
des grossesses tardives. On peut prati-
quer la stimulation ovarienne (on aura
alors 2 ou 3 follicules qui ovuleront),
l’insémination ou la fécondation in vi-
tro (Fiv), mais les résultats sont moins
bons qu’avec une femme plus jeune
(40 % de réussite à 30 ans, 15 % à
40 ans). Et la loi bioéthique de 1994
interdit la Fiv après la ménopause. Il
existe aussi le don d’ovocytes. L’œuf
d’une femme jeune est fécondé avec
le sperme du compagnon et l’embryon
replacé dans l’utérus. Enfin, si l’âge
de la femme est l’élément détermi-
nant de la fertilité, l’âge du père entre
aussi en compte. Les spermatozoïdes
d’un homme jeune augmentent le
succès de la Fiv et abaissent le risque
de malformations et de maladies chro-
Un test sanguin
pour éviter l’amniocentèse
L’amniocentèse, pour dépister la trisomie 21, est
recommandée après 38 ans ou en cas de doute
(hérédité, doutes liés aux échographies et mar-
queurs sanguins). Cet examen très fiable mais inva-
sif, qui peut aboutir à une fausse couche dans 1 %
des cas, peut désormais être évité grâce à l’ISET, un
nouveau test de diagnostic prénatal des maladies
génétiques. Ce test (une simple prise de sang faite
dès la 5e semaine d’aménorrhée) vient d’être validé
pour dépister la mucoviscidose et l’amyotrophie
spinale. Il pourrait s’appliquer à d’autres maladies
génétiques comme la trisomie 21, mais n’est pas
encore remboursé à cet effet.
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Une femme a
80 % de chances
d’avoir un bébé
à 30 ans, et 40 %
à 40 ans.
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