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anform !
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février - mars 2016
Par PriSCilla rOmain eT Julie BOSSarT
Les spécialistes
sont unanimes,
on ne peut
laisser l’enfant
à l’écart des
questions liées à
la sexualité. Si le
sujet est parfois
difficile à aborder
pour les parents,
il tient toute sa
place dans le
développement
de l’enfant.
Leçon de vie
à la
sexualité ?
© DESIGN PICS
Faut-il éduquer nos enfants
I
l peut être gênant de parler sexua-
lité avec ses enfants. Parfois par
pudeur, souvent parce que c’est
un aspect de sa vie avec lequel le
parent n’est pas en accord total. Or, ce
pensum est un passage obligé. Et plus
tôt il est accompli,mieux c’est ! La sexua-
lité ne peut plus être un sujet tabou car
de multiples supports sont là pour (mal)
faire le travail. Le sexe est un argument
marketing puissant. Si bien qu’on le
retrouve dans les publicités, dans les slo-
gans... Il s’affiche partout. Il est évidem-
ment un sujet de conversation croustil-
lant. Ignorer l’éducation sexuelle d’un
enfant revient à en faire une proie facile,
à la merci d’images qu’il serait incapable
d’interpréter correctement tout seul.
INUTILE DE MENTIR
De tels malentendus peuvent avoir de
lourdes répercussions sur le développe-
ment amoureux, l’image et la conscience
de son corps. Pour les parents, la pre-
mière étape consiste donc à dire à l’en-
fant que certaines parties de son corps
sont intimes. Par des mots simples, on
peut déjà lui expliquer le fonctionne-
ment de son sexe ainsi que sa fragilité.
Plus tard, vers l’âge de 6 ans, quand la
question
“comment on fait les bébés ?”
fait trembler le foyer, inutile de mentir.
Selon les publications de la sexologue
Sophie Lessard, si le parent est à l’aise
avec les questions liées à la sexualité,
“il faudra qu’il ait démontré pendant les
neuf premières années de la vie de son
enfant, son ouverture devant les mille et
une manifestations de l’éveil sexuel pour
que son enfant envisage la possibilité de
lui nommer ses préoccupations”
. Il est
toujours problématique qu’un enfant, de
peur de gêner ses parents, aille chercher
ailleurs la réponse à ses questions.
DES CITOYENS RESPONSABLES
Dans le milieu scolaire, après de nom-
breux débats entre parents d’élèves et
éducateurs (cristallisés autour de l’intro-
duction ou non de distributeurs de pré-
servatifs dans les établissements secon-
daires), l’Éducation nationale a admis
que les cours d’éducation sexuelle
devaient servir à former des citoyens res-
ponsables. Ils doivent aussi permettre à
l’élève de travailler sur des notions telles
que l’estime de soi et le respect de l’inti-
mité de l’autre.
nos
enfants