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décembre - janvier 2016

anform !

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psycho

de la vie des autres. Alors impré-

gnés par la peur d'un éventuel échec,

par la peur de se tromper, de regretter,

ils finissent par rester dans l’attente de

la bonne décision à prendre, de la super

opportunité et se morfondent dans leurs

hésitations multiples. C’est comme si

“se tromper” devenait une honte. Cette

fausse croyance peut abîmer l'image de

soi par la culpabilité qu’elle engendre et

amener la personne au repli. Pourtant,

l’erreur est humaine, dit l’adage et, à

ne pas s’autoriser cette possibilité de se

tromper, on finit par avoir peur de perdre

ce que l’on ne possède pas encore !

SENTIMENT D’INSÉCURITÉ

Selon la croyance, les hommes seraient

plus touchés que les femmes par cette

peur. Mais les femmes, qui ont tant

bataillé pour leur indépendance et leur

liberté, sont de plus en plus concernées.

De plus, les divorces qu’ont connus les

adultes d'aujourd'hui chez leurs propres

parents, ont peut être laissé un profond

sentiment d'insécurité. Ce mauvais sou-

venir réactive la crainte de s’engager avec

son conjoint, d’acheter une maison ou de

se marier. Quant à la peur de mettre au

monde un enfant, si elle peut être perçue

positivement comme un véritable travail

de réflexion face aux responsabilités à

venir, elle peut aussi se transformer chez

certains, en un nœud d'angoisse. Devant

cette étape, qui engage “pour toujours”,

les peurs grandissent. Parfois elles para-

lysent totalement et certains couples

finissent par “stériliser” définitivement la

relation. Devenir parent est une décision

qui demande réflexion, mais quand le

couple est équilibré, en perçoit le désir

et se sent “prêt à”, il est dommage que

l'unique peur de s'engager vienne enlever

tous les espoirs et disloquer le couple.

ACCEPTER

LE CHANGEMENT

“Moi, j’ai arrêté de prendre de bonnes

résolutions. De toute façon, je ne les tiens

pas.”

Cette phrase vous parle ? Lorsque

l’on décide de rompre un pacte avec soi-

même, on s'éloigne progressivement de

ses propres valeurs. Nous finissons par ne

plus nous ancrer dans notre propre parole.

Concernant le changement, pour prendre

l’exemple de la thérapie,

“prendre la déci-

sion de consulter un thérapeute (méde-

cin, psychologue, etc.), notamment pour

les personnes atteintes d’addiction, peut

être longue. Car, si reconnaître ses diffi-

cultés est une première étape, s’engager

vers un réel changement en est une autre.

Le travail thérapeutique peut deman-

der du temps et dans nos sociétés où

le “tout, tout de suite” règne, beaucoup

repoussent la consultation”

, relate Aurélie

Sisoix, psychologue au CSAPAde Kourou,

en Guyane. La faculté de s’engager dans

des choix de vie s’acquiert à la mesure du

développement et de son évolution per-

sonnelle. L’engagement est en lien direct

avec la confiance en soi, en l’autre et en

l’environnement.

Et dans la vie

professionnelle ?

Depuis plusieurs années,

les directions d’entreprise

sont invitées à l’évaluation

des risques psycho-

sociaux (stress, burn-

out) pour fidéliser les

collaborateurs et veiller

à leur bientraitance. cela

amène ces derniers à faire

face aux conflits, nommer

leur besoin et rechercher

des solutions constructives

vers des attitudes plus

valorisantes que la fuite

et l’évitement. En effet,

certaines personnes

refusent un poste car elles

ne se sentent pas à la

hauteur ou par la crainte

de ne pas être totalement

satisfaite.

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