

octobre - novembre 2015
•
anform !
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ma
santé
vitesse fulgurante.
“Dans le domaine
du bruit,
confirme Hubert de Lanversin,
ORL,
les bouchons évitent les lésions
dans les oreilles.”
Toutefois, si l’idée
est de protéger ses tympans, il n’est
pas question de se rendre sourd au
monde environnant. Enfin certains
sports, comme le tir à la carabine,
exigent le port de bouchons. D’ail-
leurs, le casque extérieur sera plus
efficace.L’exposition à l’eau chlorée
ou salée peut avoir à long terme des
conséquences désagréables. Les
sportifs le savent bien. Entre les otites
externes à répétition des nageurs et
les lésions des surfeurs, les oreilles
sont soumises à rude épreuve. Nom-
breux sont ceux qui utilisent les bou-
chons d’oreille.
MÉdiocre
contre L’hUMiditÉ
Pourtant Hubert de Lanversin est d’un
tout autre avis. Ce spécialiste est ins-
tallé depuis 20 ans à Saint-Martin et
son opinion est faite :
“Les bouchons
d’oreilles sont inutiles, voire nocifs,
pour se protéger des infiltrations d’eau.
Certains n’adhèrent pas suffisamment
et c’est généralement le cas des
bouchons en silicone. Ils deviennent
visqueux et laissent l’eau s’infiltrer.
Certains sont trop bien coincés. Ils
agressent l’oreille et provoquent une
inflammation. Je n’ai jamais rencon-
tré un patient qui m’a assuré que les
bouchons d’oreille remplissaient plei-
4 modèles
Le bouchon d'oreilles peut
être jetable ou réutilisable,
standard ou sur mesure.
• Le “standard” est façon-
né par l’utilisateur car réa-
lisé en matériaux compres-
sibles (mousse, fibre…). il
devra être mis en forme
avant son introduction
dans le conduit auditif.
Après insertion, il se dilate
pour fermer le conduit de
manière étanche. il est, en
règle générale, à usage
unique.
• Le “standard préformé”
est disponible en deux
ou trois tailles pour mieux
s’adapter à la morphologie
des conduits auditifs. il est
en silicone, en caoutchouc
et réutilisable.
• Le “standard avec
arceau” a comme parti-
cularité de relier les deux
bouchons par un arceau
en matière plastique afin
de les presser dans les
oreilles.
• Le “bouchon sur me-
sure” est réalisé à partir
d’une empreinte d’oreille
de l’utilisateur. il est fabri-
qué en silicone (souple) ou
en résine acrylate (dure).
La majorité de ces pro-
tections est équipée de
filtres acoustiques passifs
qui permettent d’offrir un
niveau d’affaiblissement
adapté à l'utilisateur et à
son exposition sonore.
nement ce rôle.”
En fait, ils ne seraient
utiles que pour protéger les tympans
des personnes qui portent des yoyos
ou des diabolos.
“Certaines personnes
sont plus sensibles aux effets de l’eau
et font des otites de baignade. C’est
le résultat d’un excès d’humidité qui
débouche parfois sur une otite. J’ai
d’ailleurs constaté que les personnes
qui mettent des bouchons sont encore
plus sujettes aux otites.”
contre
La poUssiÈre
“L’oreille est très bien faite,
précise
Hubert de Lanversin.
Les poussières
qui planent dans l’atmosphère sont
naturellement évacuées, sans l’aide
du moindre accessoire. Le bouchon
d’oreille ne serait nécessaire que si
l’individu travaillait réellement dans un
nuage de poussière quasi permanent.”
En réalité, c’est grâce au cérumen que
notre oreille est si bien protégée. Mais
un excès de cérumen rétrécit le pas-
sage au tympan et il suffit alors de peu
d’eau pour le boucher complètement.
C’est cette sensation désagréable de
bourdonnement que l’on éprouve par-
fois à la sortie de la douche.
“Quand
une telle situation se produit,
insiste
l’ORL,
il ne faut surtout pas utiliser de
cotons-tige. C’est l’ennemi de l’oreille.
Il faut prendre un sèche-cheveux et as-
sainir l’intérieur de l’oreille avec. Et si
le bouchon de cérumen est important,
il faut consulter.”
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