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octobre - novembre 2015

anform !

55

ma

santé

personnes qui, elles, développent des

symptômes après une période d’incu-

bation de 3 à 12 jours peuvent pré-

senter une fièvre modérée, des maux

de tête, des désordres digestifs, des

douleurs musculaires et, dans plus de

50 % des cas, des éruptions cutanées

(petites taches rouges qui apparaissent

sur le visage et descendent sur le reste

du corps comme pour la rougeole).

“Ce n’est pas une maladie grave”

, ras-

sure le professeur Bruno Hoen. Seul un

cas rare de complication neurologique,

de type syndrome de Guillain-Barré, a

été observé lors de l’épidémie de Poly-

nésie.

Quels risques

pour La Réunion ?

Plusieurs facteurs sont en faveur d’un

risque d’introduction du virus àLa Réu-

nion.

- C’est en effet une maladie en expan-

sion : originaire d’Afrique elle pro-

voque depuis quelques années des

épidémies dans plusieurs régions du

monde.

- Le vecteur (

Aedes

) est présent sur

l’île.

- La population est immunologique-

ment naïve face àce virus.

- Une épidémie touche actuellement

le Brésil. Même si les échanges tou-

ristiques avec ce pays sont relative-

ment faibles, le risque d’importation

du virus ne peut être écarté. Il pourrait

être introduit par un voyageur. L’ARS

Océan Indien invite donc à la pru-

dence et à la prévention, et se tient

prête en cas de suspicion d’infection.

Quelle prévention ?

Il n’existe pas de vaccin.

“La préven-

tion individuelle repose donc essen-

tiellement sur les moyens de protec-

tion contre les piqûres de moustiques

(répulsifs en sprays ou crèmes, serpen-

tins, diffuseurs électriques, vêtements

longs, moustiquaires). La prévention

collective repose sur la lutte anti-vecto-

rielle”,

recommande l’Institut de veille

sanitaire (Invs).

*Arbovirus : virus transmis par les arthropodes suceurs

de sang (moustiques, tiques et phlébotomes).

Le zika détruit

les cellules

du derme

Des chercheurs de l’ins-

titut de recherche pour

le développement, de

l’inserm et de l’institut

pasteur viennent de dé-

couvrir le mode d’action

et de propagation du

virus. Ainsi, lorsque le

moustique pique un

humain, il dépose des

particules virales dans

l’épiderme et le derme

de la victime. En 72 h,

100 % des fibroblastes

(situés dans le derme)

sont infectés. Les autres

cellules sont également

touchées, en particulier

les kératinocytes. Grâce

à l’imagerie électro-

nique, les chercheurs

ont montré que

“le virus

utilise l’autophagie pour

se répliquer. Un méca-

nisme qui consiste en la

dégradation partielle du

cytoplasme par la cellule

elle-même”

. ce phéno-

mène entraîne à terme la

mort cellulaire et favorise

la dissémination du virus.

Le virus cible donc les

cellules cutanées pour se

propager ! ces décou-

vertes constituent une

première sur la biologie

du virus zika et ouvrent

des pistes pour l’élabora-

tion d’un traitement.

source : iRD, Actualité scientifique,

juillet 2015.

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