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anform !

octobre - novembre 2015

la technique de référence, souffre

d’une résolution faible. Tout comme

une photographie numérique prise

avec un nombre insuffisant de pixels,

certains détails peuvent être non détec-

tés. Ainsi, sa valeur prédictive pour les

anomalies géniques n’est que de 1/25.

Depuis de nombreuses années, les

femmes et les professionnels de santé

attendent de nouvelles méthodes qui

pourraient permettre de diminuer l’oc-

currence des prélèvements invasifs.

noUVeLLes technoLoGies

Depuis peu, au lieu de l’amniocentèse,

les femmes présentant un risque élevé

de trisomie peuvent également se voir

proposer un nouveau test : le test gé-

nétique non invasif (TGNI) qui permet

d’analyser l’ADN fœtal grâce à une

simple prise de sang. Ce nouveau test

est possible grâce àde récentes avan-

cées technologiques. Il est basé sur le

fait que de l’ADN fœtal, provenant de

la destruction programmée de cellules

du fœtus, circule dans le sang maternel

dès le deuxième mois de grossesse.

Ces fragments d’ADNsont très petits et

en faible pourcentage. Les techniques

actuelles d’amplification permettent

d’obtenir la quantité de matériel gé-

nétique suffisant pour une procédure

d’hybridation sur puce à ADN. Avec

cette méthode, au lieu de visualiser les

chromosomes comme on le fait avec

le caryotype, on passe directement à

l’étude quantitative de l’ADN. Comme

pour la voie classique de dépistage,

le résultat de ce type d’examen est

également une probabilité de risque.

Cependant, du fait de son principe et

de sa sensibilité, ce test permet de le-

ver le doute rapidement sur l’existence

ou non d’une anomalie. En revanche,

si le résultat de ce test est anormal, la

confirmation de la trisomie sera effec-

tuée par la réalisation d’un caryotype

classique.

© istock

Et demain ?

La perspective est de réduire

le nombre de prélèvements

invasifs. Afin de prouver la

validité technique, éthique et

médicale du test génétique

non invasif, qui n’est pas pris

en charge par la sécurité

sociale pour le moment, une

large étude nationale est

actuellement en cours en

France. c’est l’étude sAFE21

qui porte sur l’examen du

sang de 2 500 femmes à

risque et mise en place à

l’hôpital Necker. Les résul-

tats permettront fin 2015, de

donner une nouvelle orien-

tation au diagnostic prénatal

non invasif de la trisomie 21.

Notamment, la question est

de déterminer les modali-

tés de prescription de cet

examen. il est nécessaire que

les femmes ayant un risque

élevé, révélé par le dépistage

classique du premier tri-

mestre, soient fixées de façon

fiable tandis que celles qui

ont un risque faible ne soient

pas exposées à une nouvelle

incertitude. L’avènement de

cette nouvelle méthode pro-

voquera un bouleversement

dans le diagnostic prénatal.

il sera accompagné d’un

réaménagement des activités

des laboratoires de génétique

et des décisions au niveau

national devront être prises

pour le financement de ces

examens. En effet, aujourd’hui

à La Réunion, l’information

quant à l’existence de ce

type de test n’est pas sys-

tématique. De plus, il s’agit

d’une méthode coûteuse

non remboursée, s’élevant à

650 euros.

ma

santé