

©ISTOCK
juin - juillet 2015
•
anform !
49
E
lle, 15 ans :
“j’adorerais
me faire tatouer un tribal
en bas du dos. C’est hyper
sexy !”
Moi :
“Excuse me,
miss ?!”
Là, onrespire, onsecalme, on
gère et surtout on ne hurle pas. Avec
les ados, l’erreur est d’yaller “en fron-
tal”. Latechniqueest doncderuser en
contournant l’obstacle. Par exemple,
s'il est douillet, il est facile d’aborder
l’aspect douleur. Il s’agit tout demême
d’injecter de l’encre sous la peau
(exactement entre le derme et l’épi-
derme) àl’aided’aiguilles. Et pendant
cetteopération, onnepeut pas empê-
cher le sang de perler à la surface.
Selon l’endroit du corps, on nepourra
pas éviter ladouleur. Lapremière fois,
ceseraunpeucomparableàlasensa-
tion d’une brûlure ou d’un scalpel qui
viendrait découper lapeau... Si çane
fonctionnepas, onpeut feindredes’in-
téresser auxraisonsdecettedemande.
À la base, le tatouage servait surtout
à marquer son appartenance à un
groupe,unetribu,unereligion,defaçon
définitive. Puis, c’est devenuunmoyen
d’afficher ses revendications, de pro-
voquer ou demarquer son originalité.
Mais si ces petits dessins cutanés ont
longtemps euune imagenégative, car
associésaumilieucarcéral oucriminel,
depuis les années 2000, on assiste à
un véritable phénomène demode. On
necompteplus les stars duhiphop, du
rock, ducinéma, de latéléoudusport
qui arborent fièrement leurs tatouages.
C’est laprincipale motivation de votre
adolescent : êtreàlamode ! Sauf que
le tatouage doit répondre à toute une
réflexion empreinte dematurité. On le
gardeàvie.
“C'eST moN CorpS”
Puis, l’ado finit par argumenter “
c’est
mon corps, je fais ce que je veux avec”
.
Moi, je n’oublie pas que
“ton corps
vient de mon corps et que c’est moi
qui décide ! Surtout, tu n’as pas fini de
grandir et le tatouage pourrait se dété-
riorer pendant ta croissance”
. C’est la
raison pour laquelle peu de tatoueurs
acceptent de tatouer les jeunes gens
avant 18 ans. Enfin, il ne serapas dif-
ficile d’avancer l’aspect financier. Car
rien n’est gratuit. Particulièrement le
travail artistique d’un tatoueur qui, en
général, dépasse souvent le budget
“argent de poche” de votre descen-
dance.
nos
enfants
Ça fait
vraiment mal ?
La douleur est une notion
subjective et très variable
selon les individus. Et
certaines parties du corps
sont plus sensibles que
d’autres, comme les
côtes, le bas du dos, les
pieds, poignets, genoux
et chevilles. Toutes les
parties où la peau est
fine. Au contraire, là où
le muscle et le gras sont
plus présents, la douleur
sera plus facilement
supportable (épaules,
fesses, ventre, mollets,
extérieur du haut du
bras, par exemple).
En réalité, ce sont les
premières minutes les
plus douloureuses car
il faut que le cerveau
assimile la douleur. Il
existe bien des crèmes
anesthésiantes qui
s’obtiennent uniquement
sur ordonnance mais leur
efficacité est très relative
et elles rendent parfois le
travail du tatoueur plus
difficile en durcissant
la peau. Le mieux est
quand même de bien
connaître et d’écouter
son corps, de rester
calme et détendu.