

décembre - janvier 2015
•
anform !
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l’étiquetage pathologique des addic-
tions. En 1951, le DSMI classait l’alcoo-
lisme et la dépendance auxdrogues
dans les “désordres de la personnalité
sociopathique” ! Attention, donc, de
ne pas répertorier comme malade la
personne souffrante ou qui simplement
pallie un vide existentiel, mais bien de
la considérer comme une personne en
recherche de confort, de mieux-être.”
Dans le même esprit tolérant, il n’y a
pas que le diable qui nous pousse à
abuser de certains comportements.
“Certains comportements compulsifs
seraient des moyens de sociabilisation,
tels les jeuxélectroniques, qui per-
mettent de revendiquer une apparte-
nance à un groupe, un réseau amical”,
à l’inverse de la dépendance à une
substance toxique, qui marginalise.
NOURRIR SAINEMENT
SES DÉPENDANCES
Enfin, rappelle-t-elle,
“faire un premier
pas en thérapie est déjà une avancée.
Cela montre qu'une partie de soi a
Toutes les adresses
utiles
http://peidd.fr/IMG/pdf/NUMEROS_UTILES_Offre_
de_soins_addictologie.pdf
envie de transformation, est prête à
essayer. La patience est de rigueur,
comme la considération positive
inconditionnelle, l'empathie et la
conscientisation de ce qui se passe,
ici et maintenant, au plus profond de
soi. Il ne faut pas oublier d’écouter les
“maux” avant de vouloir les supprimer.
Cela requiert du temps, de la régula-
rité, de la persévérance.”
Comme le
dit Carl Rogers,
“l’individu possède en
lui-même des ressources considérables
pour se comprendre, se percevoir diffé-
remment, changer ses attitudes fonda-
mentales et son comportement vis-à-vis
de lui-même. Mais seul un climat bien
définissable, fait d’attitudes psycholo-
giques facilitatrices, peut lui permettre
d’accéder à ses ressources.”
Ainsi,
dans cette optique, conclut-elle,
“l’auto-
nomie, c’est savoir nourrir sainement
ses dépendances. Ce serait une illusion
que de croire à l’indépendance totale et
absolue. Tant que notre intégrité n’est
pas atteinte et que nous ne souffrons
pas de nos dépendances, pourquoi les
supprimer ?Quand nous interrogeons
nos dépendances, n’oublions pas de
regarder si nos besoins de lien sont
satisfaits. Aucune thérapie ne peut
remplacer les liens sociaux. Les
comportements consuméristes addictifs
ne sont que des pis-aller visant à nourrir
nos besoins de lien et de plénitude. Les
pointer, vouloir les détruire, revient à
remplacer une tache par un trou.”
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