octobre - novembre 2014
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anform !
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nos
enfants
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facteurs biologiques incontrôlables, il
ne sert à rien d’insister pour les réveiller
le matin, sauf à les épuiser.
COUCHE-TARD
À ces données physiologiques
s’ajoutent des contraintes sociales :
l’adolescent aime se coucher tard ! En
effet, l’adolescence reste une période
de révolte. Les jeunes veulent prouver
qu’ils ne sont plus des enfants. Se cou-
cher tard devient un signe d’autonomie.
“Toute la journée, je suis les règles des
adultes. Le soir, c’est le seul moment
de liberté où je peux enfin faire ce que
je veux dans ma chambre”
, lance Ma-
tys, 15 ans. Àl’âge de la découverte de
soi et de l’exploration des limites, veil-
ler fait partie des expériences rituelles.
Selon l’Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé (Inpes),
les parents doivent accepter ce désir
d’indépendance, tout en sensibilisant
les ados aux risques du manque de
sommeil et en fixant des limites. Car,
“la plupart des adolescents veillent trop
tard la nuit, souvent à cause des écrans
(télévision, ordinateur, jeux vidéo)”
,
note Rénald Aristide, pédiatre. L’Inpes
a observé qu’avant de se coucher,
presque tous les jeunes s’installent de-
vant un écran (ordinateur, télévision ou
téléphone portable). Les sources lumi-
neuses bleues de ces écrans, à base de
Led, stimulent le cerveau et retardent la
sensation de somnolence. Le sommeil
entre “en compétition” avec toutes les
activités disponibles dans la chambre :
films, téléphone, musique, jeux en
ligne… Pourtant, des chercheurs de
l’université de Columbia ont prouvé que
se coucher tard et dormir peu rend nos
adolescents plus susceptibles de bas-
culer dans la dépression…
DE LA RÉGULARITÉ
“Les adolescents doivent dormir au
minimum 8 à 9 h par nuit. Ce rythme
doit être régulier, afin de leur assurer un
développement cognitif correct, surtout
lors de l’apprentissage des matières
abstraites (mathématiques, etc.)”,
estime le pédiatre. Un constat appuyé
par une enquête internationale HBSC
effectuée sous l’égide de l’Organisa-
tion mondiale de la santé : 4,5 % des
collégiens sont en “privation sévère de
sommeil” en sixième, puis 21 % en troi-
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Dormir, c’est génétique ?
Une version du gène ABcc9 inciterait certains
d’entre nous à rester au lit environ une demi-heure
de plus ! ses porteurs auraient besoin de plus de
sommeil, d’après une étude menée par des cher-
cheurs des universités d’Edimbourg et de Munich.