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novembre - décembre 2014

anform !

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© ISTOCKPHOTO © WAVEBREAKMEDIA

Dossier

ou existentielles.”

Cette pression

sociale se double d’une normalisation

excessive.

“Soyons vigilants à ne

pas aller trop vite dans l’étiquetage

pathologique des addictions. En

1951, le DSMI classait l’alcoolisme

et la dépendance auxdrogues dans

les “désordres de la personnalité

sociopathique” ! Attention, donc, de

ne pas répertorier comme malade la

personne souffrante ou qui simple-

ment pallie un vide existentiel, mais

bien de la considérer comme une

personne en recherche de confort,

de mieux-être.”

Dans le même esprit

tolérant, il n’ya pas que le diable qui

nous pousse à abuser de certains

comportements.

“Certains compor-

tements compulsifs seraient des

moyens de sociabilisation, tels les

jeuxélectroniques, qui permettent de

revendiquer une appartenance à un

groupe, un réseau amical”,

à l’inverse

de la dépendance à une substance

toxique, qui marginalise.

NOURRIR SAINEMENT

SES DÉPENDANCES

Enfin, rappelle-t-elle,

“faire un premier

pas en thérapie est déjà une avancée.

Cela montre qu'une partie de soi a

envie de transformation, est prête à

essayer. La patience est de rigueur,

comme la considération positive

inconditionnelle, l'empathie et la

conscientisation de ce qui se passe,

ici et maintenant, au plus profond de

soi. Il ne faut pas oublier d’écouter

les “maux” avant de vouloir les

supprimer. Cela requiert du temps,

de la régularité, de la persévérance.”

Comme le dit Carl Rogers,

“l’individu

possède en lui-même des ressources

considérables pour se comprendre,

Pour vous aider

Réseau addictions Martinique

reseauaddictionsmq@orange.fr

Tél. : 05 96 77 55 67

Réseau addictions Guadeloupe

reseaux.actionsdesanteguadeloupe

@gip-rag.fr

Tél. : 05 90 47 17 00

Csapa de Cayenne

(Centre de soins, d'accompagnement

et de prévention en addictologie)

Centre hospitalier Andrée Rosemon

Tél. : 05 94 35 13 80

Csapa de Saint-Laurent du Maroni

Tél. : 05 94 27 94 72

Csapa de Kourou

Tél. : 05 94 32 10 79

se percevoir différemment, changer

ses attitudes fondamentales et son

comportement vis-à-vis de lui-même.

Mais seul un climat bien définissable,

fait d’attitudes psychologiques facili-

tatrices, peut lui permettre d’accéder

à ses ressources.”

Ainsi, dans cette

optique, conclut-elle,

“l’autonomie,

c’est savoir nourrir sainement ses

dépendances. Ce serait une illusion

que de croire à l’indépendance totale

et absolue. Tant que notre intégrité

n’est pas atteinte et que nous ne

souffrons pas de nos dépendances,

pourquoi les supprimer ?Quand

nous interrogeons nos dépendances,

n’oublions pas de regarder si nos

besoins de lien sont satisfaits. Aucune

thérapie ne peut remplacer les

liens sociaux. Les comportements

consuméristes addictifs ne sont que

des pis-aller visant à nourrir nos

besoins de lien et de plénitude. Les

pointer, vouloir les détruire, revient à

remplacer une tache par un trou.”