novembre - décembre 2014
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anform !
53
Dossier
3
“C’est plus fort
que moi”
Jean-Paul, 45 ans,
ex-accro au jeu
“Je ne peux pas dire
que je ne ressens rien
en passant devant
un casino.”
“Mes parents jouaient beaucoup au PMU. Le jeu est
dans l’ADN de la famille. Mais ça n’avait pas posé de
problème avant moi. Je me suis mis à jouer quand
j’ai débarqué sur l’île et ça m’a attrapé. J’ai tout
perdu : divorce il y a 10 ans, déprime qui m’a amené
à jouer deuxfois plus, interdit deuxfois de casino…
Si aujourd’hui je me contrôle, c’est parce que ma
nouvelle compagne ne me donne pas droit à l’erreur,
et que j’ai tout misé sur cette relation, sur notre bébé,
notre vie. Mais je ne peuxpas dire que je ne ressens
rien en passant devant la boutique ou le casino.
C’était plus fort que moi. Je me vois encore parler aux
machines, me traiter de tous les noms, emprunter du
fric à mes meilleurs amis et tout perdre, me jurer que
j’arrêtais si je perdais deuxfois de suite, etc. J’étais
un pantin dans les mains d’un démon.”
Jean-Paul était accro aux jeux, Marina, une sex-addict, Valérie,
une inconditionnelle du shopping. Ils se dévoilent et confient leurs
angoisses, à Isabelle Marchand, psychothérapeute.
L’AVIS DE LA PSY
“On sent bien chez Jean-Paul la souffrance et la vulnérabilité de
laisser le pouvoir à l’extérieur de soi. Avant c’était le jeu, maintenant
c’est sa famille. On en revient aux questions d’autonomie. Quitter
la dépendance, c’est reprendre les rênes de ce qui nous équilibre,
nous fait du bien. Créer notre propre circuit de récompense, qui ne
dépende que de nous…”
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