

novembre - décembre 2016
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anform !
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“Très fière”
J’ai accouché par césarienne.
J’étais plutôt amorphe mais
lorsque j’ai vu ma fille arriver
dans les bras de la sage-femme,
je me suis dit qu’elle était vrai-
ment belle. Elle avait une jolie
tête ronde, des cheveux bruns…
J’avais toujours trouvé les
nouveau-nés un peu difformes,
mais pas elle. J’étais très fière
qu’elle soit ma fille.
Ingrid, 28 ans
“J’ai pleuré”
Quand j’ai vu mon bébé pour la
première fois, j’ai pleuré. Sûrement
d’épuisement, ou de soulagement.
Puis, j’ai immédiatement culpabilisé,
car je ne ressentais pas cette vague
d'amour dont parlent beaucoup de
mamans. Non, je ne ressentais rien à
son égard. J'étais juste sous le choc
de ce qui venait de se passer. Et cet
état a duré plusieurs semaines.
Marie, 60 ans
“Personne
ne parlait”
Quand elle est sortie, l’équipe
nous l’a montrée, puis l’a
posée contre moi. Ça a été un
grand moment de soulage-
ment. Elle avait de grands yeux
et regardait partout. Personne
ne parlait dans la pièce, on
savourait ce moment à 3. Le
papa et moi, on la regardait,
on la découvrait. Elle était toute
sage. J’avais juste l’impression
de déjà la connaître.
Cynthia, 28 ans
“Comme un étranger”
Je n'ai rencontré mon fils que le lendemain, à cause d’un accouchement
très douloureux, avec césarienne sous anesthésie générale. C’était une
sensation bizarre. Il était comme un étranger, alors que nous avions été
ensemble durant 9 mois. Je l'ai tenu dans mes bras. Je n'ai pas ressenti
cet enthousiasme comme beaucoup de mamans. C'est une fois rentrée à
la maison que j'ai réellement fait connaissance avec lui. Et maintenant, je
l’aime plus que tout au monde.
Magali, 45 ans
“J’ai culpabilisé”
Ma première rencontre était déconcertante. Je n'ai pas "reconnu"mon bébé,
je n'ai eu aucun élan d'amour irrépressible. Rien. Il faut dire que l’on ne nous
a pas laissé beaucoup le temps pour nous présenter. Mais j’étais paniquée à
l’idée de ne pas avoir le coup de foudre maternel. On ne parle de cette ren-
contre que comme un moment magique. Personne ne vous dit que ça ne l’est
pas forcément. J’ai énormément culpabilisé. J’aurais aimé que quelque part,
dans tout ce que j'ai pu lire, il soit mentionné que le coup de foudre n'est pas
systématique et que ça ne fait pas de nous une mère indigne pour autant.
Hélène, 55 ans
“Une expérience bouleversante”
Les rencontres avec mes 2 enfants se sont faites après des accouchements
naturels, sans péridurales. Ce fut, d'une part, un soulagement et, d'autre part,
un immense moment de bonheur. J'ai ressenti comme une explosion au fond
de mon être, de mon âme, un amour d’une puissance transcendante. Serrer
contre ma peau mes fils tout juste nés a été l'expérience la plus magnifique et
la plus bouleversante de ma vie. Et je suis littéralement tombée en amour pour
mes enfants même si ce sentiment était déjà présent pendant ma grossesse.
Karine, 34 ans