

novembre - décembre 2016
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anform !
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© KEVIN BRYANT ; sharklet
culaire chez des patients atteints
de dystrophie musculaire, car la
follistatine bloque les inhibiteurs de
croissance musculaire. Elle a aussi
reçu d'autres virus contenant les
gènes activateurs de télomérase. Le
22 avril 2016, elle publie les résul-
tats de l'analyse de ses télomères.
Ceux-ci se sont allongés de 9 % !
Selon le communiqué de presse
délivré par Bioviva, ses cellules au-
raient donc rajeuni de 20 ans. Mais
les scientifiques spécialisés sur le
sujet doutent. La méthode n'est
pas orthodoxe. Pour que la commu-
nauté scientifique considère une
expérience comme valide, il faut
que toutes ses données aient été
décrites en détails, approuvées par
des experts puis publiées dans des
revues scientifiques. Ce qui n'est
pas le cas. D'autres argumentent
que le raccourcissement des télo-
mères comme cause du vieillisse-
ment n'est pour l'instant qu'une
hypothèse. Et que même si elle se
vérifiait, il ne s'agit sans doute pas
du seul mécanisme impliqué dans
le vieillissement. En outre, l'expé-
rience est risquée.
“Dans une cel-
lule humaine, la réactivation de la
télomérase signifie souvent que l'on
a un processus de cancérisation
”,
prévient Michel Charbonneau. Les
cellules cancéreuses sont en effet
des cellules incapables de mourir
alors qu'elles ne fonctionnent plus
correctement. Elizabeth Parrish
s'est donc transformée en cobaye
unique. Unique et sans doute
inutile, car un exemple ne prou-
vera rien. Qu'elle vive longtemps
ou non, on sera bien en peine de
savoir si son traitement y est pour
quelque chose !