

septembre - octobre 2016
•
anform !
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D
epuis fin 2014, toutes
les études sur l'effet
des
médicaments
financées par le mi-
nistère de la Santé américain (NIH)
doivent prendre en compte le sexe
de leur objet d'étude.
“Nous nous
sommes rendu compte que le sexe
est important,
explique Janine Clay-
ton,du NIH.
Aujourd'hui,la plupart des
recherches sur les maladies se font à
partir de cellules masculines,ou chez
des animaux mâles. En agissant ain-
si, on conçoit une médecine mieux
adaptée aux organismes masculins.
Or, les maladies n'affectent pas les
hommes et les femmes de la même
manière.”
risQues
cardiovasculaires
Certes, on s'en doutait, une femme
n'est pas un homme. En plus des
différences anatomiques évidentes,
les femmes et les hommes ne pro-
duisent pas les mêmes hormones.
Mais les différences vont beaucoup
plus loin, puisque toutes nos cellules
ont un comportement dépendant
de leur genre. Ainsi, les cellules des
poumons des femmes sont beau-
coup plus sensibles aux cancéri-
gènes présents dans les cigarettes
que celles des hommes. à nombre
de cigarettes égales, une fumeuse
a plus de risques de développer un
cancer du poumon qu'un fumeur...
L'exemple des maladies cardiovas-
culaires est criant. Ainsi, un homme
qui ressent une vive douleur à la poi-
trine et au bras gauche évoque tout
de suite une attaque cardiaque, et
les secours adéquats sont vite appe-
lés. Mais chez les femmes, l'infarc-
tus peut prendre d'autres formes :
nausées, fatigue, etc. Beaucoup
moins faciles à identifier ! Résultat,
selon une étude publiée par Khalid
Barakat du Royal Hospitals Trust à
Londres, elles arriveraient aux ur-
gences 12,5min plus tard que les
hommes. En outre, elles ne sont
pas examinées aussi rapidement.
Elles ne sont que 29 % à avoir
un électrocardiogramme en
moins de 10 min, contre
38 % des hommes. Les
médicaments n'ont pas non
plus le même impact sur un
organisme féminin. Prenez l'aspi-
Dame de cœur
Les femmes suc-
combent plus souvent
aux maladies cardio-
vasculaires que les
hommes. Si 43 % des
hommes succombent
à des accidents car-
diaques, ceux-ci sont
fatals chez 55 % des
femmes. La fondation
recherche cardio-
vasculaire a lancé un
programme visant à
développer des traite-
ments spécifiquement
adaptés aux femmes.
Un programme
baptisé
“le cœur des
femmes”.
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© iStoCkPhoto ; JUPiterimaGeS