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septembre - octobre 2015
cependant importantes.
“La faible
observance dans les thérapies à
long terme compromet l’efficacité
des traitements, altère la qualité
de vie des patients et gaspille les
ressources des systèmes de santé.”
Les médicaments pris de manière
épisodique et irrégulière agressent
l’organisme, qui les tolère moins
bien.
MIEUX INFORMER
La non-observance diminue aussi
les bénéfices du traitement. Elle
génère de la complexité dans les
soins : plus de consultations, plus
de questions, et une plus grande dif-
ficulté àjuger de l’efficacité du trai-
tement et à déterminer les bonnes
doses. Et, bien entendu, elle expose
les malades aux conséquences
d’une maladie mal traitée. Pourquoi
les patients ne suivent-ils pas leur
traitement ?
“Au départ, nous pen-
sions que le patient était àl’origine
des problèmes d’observance. Mais
depuis, nous nous sommes rendu
compte du rôle des fournisseurs
de soin”,
poursuit le médecin. Si
le médecin ne passe pas assez de
temps à expliquer le contenu de
l’ordonnance, l’utilité des médica-
ments prescrits, l’importance de les
prendre régulièrement, il prépare
le terrain de la non-observance. La
complexité de certains protocoles
de soins aggrave la situation. L’ob-
servance chute au-delàde 2 prises
de médicaments par jour. Les mé-
dicaments àprendre le midi, quand
les patients déjeunent en-dehors
de leur domicile, sont plus souvent
oubliés. Enfin, la non-observance
est surtout présente dans les ma-
ladies chroniques. Des maladies
dont on ne voit pas les effets immé-
diatement, mais qui sapent silen-
cieusement la santé. Le seul mar-
ma
santé
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queur de la maladie devient alors
le médicament, que l’on préfère
oublier. En réalité, les spécialistes
n’aiment guère employer le terme
de “non-observance”. Ils préfèrent
parler de “non-adhérence”. Il ne
s’agit pas pour eux de forcer un pa-
tient àobserver un traitement, mais
bien de parvenir à un accord avec
lui. Lui faire prendre conscience de
l’importance de son traitement et
des bénéfices qu’il va en tirer pour
qu’il y adhère. Car la principale clé
de l’observance thérapeutique reste
le patient. Les compagnies pharma-
ceutiques de leur côté travaillent
sur d’autres pistes d’amélioration.
Avec, notamment, la création de
nouveaux outils : SMS de rappel,
mailings réguliers, plateformes té-
léphoniques dédiées ou encore un
pilulier connecté qui émettrait des
vibrations pour alerter le patient à
l’heure programmée.
© FUSe