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septembre - octobre 2015

anform !

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du caryotype, bien qu’étant la tech-

nique de référence, souffre d’une

résolution faible. Tout comme une

photographie numérique prise avec

un nombre insuffisant de pixels, cer-

tains détails peuvent être non détec-

tés. Ainsi, sa valeur prédictive pour

les anomalies géniques n’est que

de 1/25. Depuis de nombreuses an-

nées, les femmes et les profession-

nels de santé attendent de nouvelles

méthodes qui pourraient permettre

de diminuer l’occurrence des prélè-

vements invasifs.

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Depuis peu, au lieu de l’amniocen-

tèse, les femmes présentant un

risque élevé de trisomie peuvent éga-

lement se voir proposer un nouveau

test : le test génétique non invasif

(TGNI) qui permet d’analyser l’ADN

fœtal grâce à une simple prise de

sang. Cette stratégie récente a été

exposée par Serge Romana, pro-

fesseur de médecine, généticien à

l’hôpital Necker Enfants malades à

Paris, au cours du dernier congrès

du Collège de biologie médicale de

la Guadeloupe. Ce nouveau test est

possible grâce à de récentes avan-

cées technologiques. Il est basé sur

le fait que de l’ADNfœtal, provenant

de la destruction programmée de cel-

lules du fœtus, circule dans le sang

maternel dès le deuxième mois de

grossesse. Ces fragments d’ADNsont

très petits et en faible pourcentage.

Les techniques actuelles d’amplifica-

tion permettent d’obtenir la quantité

de matériel génétique suffisant pour

une procédure d’hybridation sur

puce àADN. Avec cette méthode, au

lieu de visualiser les chromosomes

comme on le fait avec le caryotype,

on passe directement àl’étude quan-

titative de l’ADN. Comme pour la voie

classique de dépistage, le résultat

de ce type d’examen est également

une probabilité de risque. Cepen-

dant, du fait de son principe et de sa

sensibilité, ce test permet de lever le

doute rapidement sur l’existence ou

non d’une anomalie. En revanche,

si le résultat de ce test est anormal,

la confirmation de la trisomie sera

effectuée par la réalisation d’un ca-

ryotype classique.

© IStock

Et demain ?

La perspective est de réduire le

nombre de prélèvements inva-

sifs. Afin de prouver la validité

technique, éthique et médicale

du test génétique non invasif, qui

n’est pas pris en charge par la

Sécurité sociale pour le mo-

ment, une large étude nationale

est actuellement en cours en

France. c’est l’étude SAFe21 qui

porte sur l’examen du sang de

2 500 femmes à risque et mise

en place à l’hôpital Necker. Les

résultats permettront fin 2015, de

donner une nouvelle orientation

au diagnostic prénatal non invasif

de la trisomie 21. Notamment, la

question est de déterminer les

modalités de prescription de cet

examen. Il est nécessaire que les

femmes ayant un risque élevé,

révélé par le dépistage classique

du premier trimestre, soient

fixées de façon fiable tandis que

celles qui ont un risque faible

ne soient pas exposées à une

nouvelle incertitude. L’avènement

de cette nouvelle méthode pro-

voquera un bouleversement dans

le diagnostic prénatal. Il sera ac-

compagné d’un réaménagement

des activités des laboratoires

de génétique et des décisions

au niveau national devront être

prises pour le financement de ces

examens. en effet, aujourd’hui

aux Antilles-Guyane, l’information

quant à l’existence de ce type de

test n’est pas systématique. De

plus, il s’agit d’une méthode coû-

teuse non remboursée, s’élevant

à 650 euros.

ma

santé