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anform !
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mai - juin 2016
projeter sur votre enfant celui que
vous avez été car vous ne pourriez
que vous tromper ! Prenez plutôt le
temps et le plaisir de découvrir qui
il est, sa personnalité, comment il
s'exprime, et apportez-lui la réponse
unique qu'il mérite. C'est le plus sûr
moyen d'être un bon parent pour cet
enfant-là.
Quel est votre type
d'attachement ?
La façon dont vous vous attachez
aux gens est en relation directe
avec la façon dont vos propres
parents ont créé leur attachement
avec vous. Et par ricochet, cela
va déterminer le type de relation
que vous allez nouer avec votre
enfant. Par exemple, si vous avez
eu une mère avec un attache-
ment “anxieux”, c'est-à-dire une
psycho
mère qui redoutait de se séparer
de vous, il est fort probable qu'à
votre tour vous ayez des difficultés
à vous séparer de vos proches. Le
problème est que si vous trans-
mettez ce type d'attachement dit
“insécure” à votre enfant, vous
risquez de l'handicaper pour sa vie
future. Par exemple, c'est un enfant
qui, ressentant votre anxiété mais
ne pouvant l'interpréter, aura des
difficultés à se séparer de vous et
sera donc limité dans sa capacité à
découvrir le monde et ànouer des
relations avec d’autres personnes.
Y a-t-il des “squelettes”
dans vos placards ?
Cette dernière question renvoie
à tous les événements que vous
avez vécus et qui, s'ils sont tus,
risquent de se reproduire de géné-
Pas un “mini-moi” !
au regard de la loi, est un bon parent celui qui assure
santé, sécurité et moralité à son enfant afin de lui per-
mettre de se développer et d'acquérir une éducation
dans le respect dû à sa personne. dans ces missions
parentales définies par le législateur, nulle évocation
de l'amour. de fait, l'amour peut parfois être toxique
lorsque nous aimons mal ou trop. Néanmoins,
2 choses sont essentielles à retenir :
•
un enfant n'est pas un “mini-moi”. Nous ne devons
pas projeter sur lui nos besoins et désirs sous peine
de nous tromper lourdement et de passer à côté de
ce dont il a réellement besoin pour s'épanouir ;
•
aimer ne veut pas dire posséder. “Notre” enfant
ne nous appartient pas. Nous ne faisons que lui
transmettre la vie, comme nous l'avons reçue de
nos parents. en aucun cas nous ne devons le mettre
en dette par rapport à cela. de la même façon, un
enfant n'a pas pour mission de nous réparer, de
combler nos manques ou de soigner nos névroses.
ce n'est pas à lui de combler nos besoins, affectifs
ou autres.
ration en génération puisqu'ils ne
seront jamais résolus. Il en est
ainsi de cette femme qui a subi
des violences à l'adolescence et
qui découvre, avec horreur, que
sa propre fille a subi les mêmes
violences au même âge. Com-
ment cela est-il possible, puisque
justement elle ne lui en a jamais
parlé ? Mais si elle n'a pas pu
lui en parler, c'est probablement
parce qu'elle-même n'a jamais
surmonté ce traumatisme et,
par conséquent, elle n'a pas pu
en préserver sa fille puisqu'elle
n'avait sans doute pas les armes
pour le faire. En en parlant avec
elle, ou avec un professionnel,
elle aurait pu comprendre et dé-
passer ce traumatisme, ce qui lui
aurait permis aussi de disposer
d'outils pour protéger sa fille.