

116
anform !
•
juillet - août 2015
rents et des milliers de spectateurs
avides d’émotions.
“Nous avons
formé un nouvel équipage avec
lequel nous nous sommes entraî-
nées toute la saison. On navigue
le week-end et on fait des entraî-
nements physiques la semaine.
Tout l’équipage rêve de participer à
cette compétition. L’objectif, c’est
de finir premier bateau féminin sur
les 3 en compétition”
, annonce
Ofélia. Sur le retour, le vent arrière
rend le bateau encore plus instable
qu’àl’aller.
“Paréàvirer ?”
On vire.
Dans la manœuvre, le foc (voile
avant) reste coincé. Le canot se
met àpencher dangereusement…
et finit par dessaler. Autrement dit,
c’est la douche chaude ! Il faut à
présent redresser le bateau et le
vider de son eau àl’aide de seaux.
Une baignoire à écoper d’urgence
forme
avant qu’elle ne coule ! Il faut du
cardio et de la force dans les bras.
À14 h, nous arrivons enfin à Lau-
ricisque, épuisées. Il faut encore
dégréer le canot, le déshabiller. Je
repars vannée, courbaturée, mais
conquise. Tombée sous le charme
de cette embarcation tradition-
nelle, de ces passionnés qui la font
revivre, de ces femmes acharnées,
d’un sport original, chargé de sens
et sensations : la voile tradition-
nelle.
•••
Origines
autrefois utilisés par les
marins pêcheurs gua-
deloupéens, les canots
saintois ont progressive-
ment disparu au profit
d’embarcations à moteur.
c’était sans compter sur
quelques passionnés qui,
il y a 15 ans, ont décidé
de les remettre à flot. Ils
les fabriquent aujourd’hui
dans les règles de l’art à
partir d’essences locales :
le poirier pour la mem-
brure et les pièces prin-
cipales du canot, l'acajou
pour le contour de la
coque, le catalpa pour les
petites pièces, le bambou
pour la bôme et enfin le
bois d'homme pour le mât.
Source :
www.tgvt.fr© Dr