Previous Page  117 / 136 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 117 / 136 Next Page
Page Background

janvier - février 2015

anform !

117

forme

étéconquis par ladynamique insuf-

flée lors duHanditour :

“Les médias

ont véritablement joué le jeu, tout

comme les municipalités. On a pu

mobiliser beaucoup de monde ren-

contrer énormément de personnes

handicapées et surtout des gens

qui peuvent être moteur par rapport

à notre action, des médecins, des

kinés, des profs de sport.”

L’avenir

du handisport sur les Antilles et

la Guyane est désormais sur une

bonne voie.Enprojet,l’idée de créer

d’autres Handitours autour de la

boxe oudujudo.

RETARD À RATTRAPER

Néanmoins, ces pages glorieuses du

handisport ne doivent pas masquer

une réalité moins clinquante sur la

zone caraïbe. Nos trois départements

sont très en retardenmatière d’équi-

pements adaptés. Outre ce problème

structurel, réel freinàlapratique spor-

tive pour les handicapés, s’ajoute des

mentalitésparfoisarchaïquesqui n’ac-

ceptentpasladifférence etrejettentce

public. Ainsi, des handicapés de nos

îlesexprimentunmal-être liéàunsen-

timent d’exclusion, plus puissant ici

que dans l’Hexagone.

“Nous sommes

sur une île et il y a encore très peu de

plages accessibles pour les personnes

à mobilité réduite. Il est temps de pré-

voir des rampes, des accès à l'eau.

Cette opération sert à sensibiliser aussi

le grand public, les élus et les scolaires

à la pratique physique et sportive.

Une autre idée forte est de vraiment

changer le regard de chacun sur le

handicap”,

confie Antoine Hays, chef

dupôle cohésion sociale auCreps, à

l’initiative desprojets liésauhandicap.

L’accompagnement des porteurs de

projets (Région,municipalités, gérants

d'équipements sportifs) est donc un

autre volet essentiel. Pascale Pêpe et

Antoine Hays portent conjointement

le message :

“Trop souvent, les nou-

veaux équipements aux Antilles sont

pensés pour les fauteuils roulants

mais l’architecte oublie la signalétique

pour les handicapés mentaux ou les

non-voyants, par exemple. C’est un

problème d’adaptabilité des parcours,

plus que d’accessibilité mais il devrait

être pensé en amont des projets.

C’est vraiment dommage et avec de

la bonne volonté de tous, les choses

peuvent changer.”

Il est pourtant

© pUrestock

urgentd’agir. Laloi du11 février 2005

avait fixé10 ans de délai pour rendre

les lieux publics, les écoles, les

logements et bien évidemment les

transports accessibles à toutes les

personnes handicapées. Le gouver-

nement, qui s’est rendu compte qu’il

était irréaliste, envisage désormais un

agenda d’accessibilité programmée,

définissant un calendrier des travaux

àréaliser.

ÉTAT D’URGENCE

En France, le même constat déce-

vant est dressé, avec des chiffres

accablants : seulement lamoitiédes

écoles et 42 % des réseaux de bus

sont accessibles. Néanmoins, des ini-

tiatives se multiplientauxAntilles et en

Guyane pour faire évoluer les choses.

Ainsi, Pascale Pêpe, référente sport et

handicapà laDJSCS a eu l’idée de

concevoir un guide dédié au handis-

port, avec pour double finalitéde :

• recenser tous les acteurs qui

interviennent dans ces deux thé-

matiques (sport et handicap) afin

qu'ils se connaissentmieuxetqu’ils

œuvrent sur desprojets communs ;

• mettre tous ces acteurs en relation

avec les personnes en situationde

handicap.

En effet, de nombreux acteurs inter-

viennent dans le domaine du handis-

port mais leurs actions ne sont pas

connues, pas coordonnées. Les deux

ligues dédiées (handisport et sport

adapté) ont tout àgagner àtravailler

main dans lamain, avec l’appui du

CrepsAntilles-Guyane etde laDJSCS.

Pour accéder auguide Sportethandicap:

http:

/www.guadeloupe.drjscs.gouv.fr/IMG/pdf/

Livret_PSH.pdf