

janvier - février 2015
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anform !
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forme
étéconquis par ladynamique insuf-
flée lors duHanditour :
“Les médias
ont véritablement joué le jeu, tout
comme les municipalités. On a pu
mobiliser beaucoup de monde ren-
contrer énormément de personnes
handicapées et surtout des gens
qui peuvent être moteur par rapport
à notre action, des médecins, des
kinés, des profs de sport.”
L’avenir
du handisport sur les Antilles et
la Guyane est désormais sur une
bonne voie.Enprojet,l’idée de créer
d’autres Handitours autour de la
boxe oudujudo.
RETARD À RATTRAPER
Néanmoins, ces pages glorieuses du
handisport ne doivent pas masquer
une réalité moins clinquante sur la
zone caraïbe. Nos trois départements
sont très en retardenmatière d’équi-
pements adaptés. Outre ce problème
structurel, réel freinàlapratique spor-
tive pour les handicapés, s’ajoute des
mentalitésparfoisarchaïquesqui n’ac-
ceptentpasladifférence etrejettentce
public. Ainsi, des handicapés de nos
îlesexprimentunmal-être liéàunsen-
timent d’exclusion, plus puissant ici
que dans l’Hexagone.
“Nous sommes
sur une île et il y a encore très peu de
plages accessibles pour les personnes
à mobilité réduite. Il est temps de pré-
voir des rampes, des accès à l'eau.
Cette opération sert à sensibiliser aussi
le grand public, les élus et les scolaires
à la pratique physique et sportive.
Une autre idée forte est de vraiment
changer le regard de chacun sur le
handicap”,
confie Antoine Hays, chef
dupôle cohésion sociale auCreps, à
l’initiative desprojets liésauhandicap.
L’accompagnement des porteurs de
projets (Région,municipalités, gérants
d'équipements sportifs) est donc un
autre volet essentiel. Pascale Pêpe et
Antoine Hays portent conjointement
le message :
“Trop souvent, les nou-
veaux équipements aux Antilles sont
pensés pour les fauteuils roulants
mais l’architecte oublie la signalétique
pour les handicapés mentaux ou les
non-voyants, par exemple. C’est un
problème d’adaptabilité des parcours,
plus que d’accessibilité mais il devrait
être pensé en amont des projets.
C’est vraiment dommage et avec de
la bonne volonté de tous, les choses
peuvent changer.”
Il est pourtant
© pUrestock
urgentd’agir. Laloi du11 février 2005
avait fixé10 ans de délai pour rendre
les lieux publics, les écoles, les
logements et bien évidemment les
transports accessibles à toutes les
personnes handicapées. Le gouver-
nement, qui s’est rendu compte qu’il
était irréaliste, envisage désormais un
agenda d’accessibilité programmée,
définissant un calendrier des travaux
àréaliser.
ÉTAT D’URGENCE
En France, le même constat déce-
vant est dressé, avec des chiffres
accablants : seulement lamoitiédes
écoles et 42 % des réseaux de bus
sont accessibles. Néanmoins, des ini-
tiatives se multiplientauxAntilles et en
Guyane pour faire évoluer les choses.
Ainsi, Pascale Pêpe, référente sport et
handicapà laDJSCS a eu l’idée de
concevoir un guide dédié au handis-
port, avec pour double finalitéde :
• recenser tous les acteurs qui
interviennent dans ces deux thé-
matiques (sport et handicap) afin
qu'ils se connaissentmieuxetqu’ils
œuvrent sur desprojets communs ;
• mettre tous ces acteurs en relation
avec les personnes en situationde
handicap.
En effet, de nombreux acteurs inter-
viennent dans le domaine du handis-
port mais leurs actions ne sont pas
connues, pas coordonnées. Les deux
ligues dédiées (handisport et sport
adapté) ont tout àgagner àtravailler
main dans lamain, avec l’appui du
CrepsAntilles-Guyane etde laDJSCS.
Pour accéder auguide Sportethandicap:
http:
/www.guadeloupe.drjscs.gouv.fr/IMG/pdf/Livret_PSH.pdf