

janvier - février 2015
•
anform !
123
psycho
© istockphoto
2 QUESTIONS À
Aude Telchid,
psychologue clinicienne
Quelles sont les difficultés
souvent rencontrées
par les couples ?
il y a toujours un problème
de communication. commu-
niquer sur ce qu’on ressent,
ses besoins, et aussi sur ses
insatisfactions. le fait de
ne pas dire les choses fait
accumuler des rancœurs, des
non-dits. le couple ne peut
alors que dysfonctionner. les
personnes communiquent
sur le quotidien :
“je vais faire
les courses en sortant du
boulot”, “j’irai récupérer les
enfants”, “tu rentres à quelle
heure ?”
et non sur ce qui
pose problème :
“j’aimerais
que tu ne sois pas toujours
devant la TV pour avoir des
échanges en direct avec toi”.
et les mots ont le sens qu’on
leur donne.
“Tu m’aimes”
,
pour l’un, ça voudra dire
“je
suis prêt à écouter”.
pour
l’autre cela signifiera
“fais
tout ce que je te demande
de faire”.
Sommes-nous tous à même
de rencontrer l’âme sœur ?
Quand, dans une famille, il
n’y avait pas d’entente, mais
toujours des conflits, des
bagarres, on n’a pas envie de
former un couple à son tour.
le schéma familial qui nous
imprègne inconsciemment
nous revient en boomerang.
chacun doit être conscient
de ce processus afin d’accep-
ter de faire un travail sur soi.
de devenir très vite primordial pour
les deux protagonistes à l’instar du
film
La guerre des Rose
. D’autres,
en revanche, privilégient la complé-
mentarité dans le couple qui peut
alors vite prendre la forme de rela-
tion dominant-dominé. À moins de
prendre en considération les goûts,
les besoins, les disponibilités et
compétences de chacun
(“Je fais la
lessive pendant que tu fais la grasse
matinée le dimanche matin. Je suis
du matin alors que tu es du soir.”).
TOLÉRER N’EST PAS
TOUT ACCEPTER
Se sentir biendans soncouple, c’est
s’épargner des frustrations inutiles.
Respect, tendresse, écoute, com-
préhension, rapports sexuels, sont
autant de besoins qui doivent être
exprimésafinde ne pasêtre bafoués.
“J’ai quelque chose à te dire…”,
“j’ai besoin de t’expliquer…”, “je
propose que nous allions faire une
randonnée tous les deux en pleine
nature”, “baisse d’un ton quand tu
me parles, s’il te plaît, j’ai l’impres-
sion que tu me parles comme à un
enfant”, “j’ai envie de toi”…
Ne pas
exprimer ses besoins et attendre que
l’autre les devine comme par magie,
c’est s’exposer àde lasouffrance.
RÉFLEXION
ET NÉGOCIATION
Face à une difficulté, posez-vous
ensemble la question :
“qu’est-ce
qui ne va pas ? Que pouvons-nous
faire concrètement pour résoudre
le problème ? Qu’est-ce qu’il est
possible de changer ?”
Ce type de
démarche gagnant-gagnant est bien
plus constructive que de se renvoyer
laresponsabilitéduproblème àtour
de rôle.