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anform !
n
mars - avril 2011
psycho
L
e vieillissement est
amalgamé à un état,
celui d’être âgé, alors
que du point de vue de
notre développement phy-
sique et psychologique, il est
un processus qui concerne
aussi bien l’enfant qui
devient adulte ou l’adulte
qui devient une personne
âgée. Par conséquent, nous
sommes tous concernés
pas le vieillissement et ceci
quelque que soit notre âge.
Alors pourquoi tant d’ap-
préhension quand finale-
ment
“vivre, c’est vieillir, rien
de plus !”
, disait l’écrivaine
Simone de Beauvoir.
Et si vieillir
était une chance ?
Partis trop tôt, certaines de
nos proches n’ont pas eu la
possibilité de vieillir jusqu’à
la fin naturelle de leur vie.
Nous aurions pourtant tant
aimé les voir sur leurs vieux
jours ! Au fond de nous,
nous aspirons à ce que nos
enfants grandissent et vieil-
lissent à leur tour. Est-ce
vraiment vieillir que nous
redoutons ou plutôt la mort
comme étape ultime de
notre vieillissement ?
La mort,
source d’angoisse
“Nous
projetons
notre
propre angoisse de la mort
sur les personnes âgées alors
qu’elle n’est pas un sujet de
préoccupation majeure chez
celles-ci, contrairement à ce
que nous pouvons penser”
,
affirme Christelle Couétoux,
psychologue.
“Si elle est red-
outée, la mort naturelle est
pourtant nécessaire car elle
nous offre la notion du temps
dans un cycle avec un début
et une fin. Elle nous permet
d’apprécier d’autant plus la
vie”
, précise la spécialiste du
vieillissement.
A chacun sa façon
de vieillir
Nous craignons le vieillisse-
ment et l’état de vieillesse
car nous avons parfois des
idées stéréotypées sur les
personnes âgées. Plus on
est jeune et plus on a des
représentations
sévères
concernant les personnes
âgées qui sont réduites à
un qualificatif physique :
“les vieux”. Là ou d’autres
personnes plus mûres vont
les voir comme des sages,
des monuments ou des ré-
férences. Or,
“vieillir est du
domaine de l’intime, chacun
le vit en fonction de ce qu’il a
été, de l’éducation reçue, de
ses valeurs, de ses représen-
tations. On vieillit comme on
a vécu !”
, souligne la psycho-
logue.
n
“La vie au
maximum”
“J’essaie de profiter de la
vie un maximum. J’ac-
cueille chaque nouveau
jour avec bonheur. Je n’ai
pas d’emploi du temps. J’ai
supprimé “demain” de mon
vocabulaire. Quant à “hier”,
il est mort et enterré et
c’est bien fait pour lui !”
Marie-Anne, 64 ans
“
Vivre,
c’est vieillir,
rien de
plus
!”
Simone de Beauvoir