

© istockphoto
décembre - janvier 2017
•
anform !
13
•••
le modèle, les drones sont dirigés
grâce à une télécommande, d'un
smartphone ou d'une tablette, ou
se pilotent automatiquement grâce
au GPS. Les premières applications
santé ont vu le jour dans le do-
maine humanitaire. En 2013, après
que le cyclone Haiyan est passé sur
les Philippines, où il a tué plus de
6 300 personnes, détruisant des
fermes et des villages, plusieurs
groupes de sauvetage ont envoyé
des drones survoler les zones affec-
tées pour mesurer les dégâts, iden-
tifier les routes bloquées et trouver
les personnes déplacées. En 2014,
des tests d'envoi de matériel de se-
cours par drones ont eu lieu à Port-
au-Prince (Haïti).Mais en la matière,
les ONG préfèrent se faire discrètes.
Surtout lorsqu'elles opèrent près
des zones de conflit. Médecins sans
frontières s'interdit par exemple
d'utiliser des drones humanitaires
L
es drones ont la cote.
Ils sont de plus en plus
utilisés dans les conflits
armés ou les missions
de renseignement. Dans le civil,
on s'émerveille des spectaculaires
images qu'ils prennent de leur
point de vue haut perché (pour la
cartographie, les agences immobi-
lières, les comptes rendus de spec-
tacles ou d’événements sportifs,
les recherches archéologiques ou
géologiques, la recherche d’épaves,
le documentaire animalier ou tou-
ristique, la surveillance autorou-
tière…). Mais ces derniers temps,
c'est dans le domaine de la santé
qu'ils provoquent le plus d'espoirs
et de réflexions. En théorie, ils sont
l'outil idéal pour amener rapide-
ment et à moindre coût,du matériel
de santé sur les lieux d'une catas-
trophe ou d'un accident, ou au che-
vet d'un malade isolé.
Outil humanitaire
Les drones, ce sont ces petits en-
gins volants sans pilotes. Les plus
petits ressemblent à des hélicop-
tères miniatures, pèsent quelques
grammes et volent pendant 5 min.
Les plus gros ressemblent à des
avions de chasse de 20 m, pèsent
plusieurs tonnes et parcourent des
centaines de kilomètres.
“Pour les
applications médicales, les avions,
mais aussi les ailes volantes, sont
selon moi plus appropriés,
précise
cependant Guillaume Berthier,
qui dirige une société offrant des
prestations avec des drones.
Elles
sont légères, mais peuvent tout de
même parcourir 200 km avec des
charges de 25 kg.”
Quel que soit
là où opèrent déjà des drones mili-
taires, notamment les américains
cherchant à identifier des cibles à
abattre et de potentiels terroristes.
Car dans ces zones, les drones ins-
pirent la méfiance et la crainte, et
les ONG craignent d'être associées
à des opérations militaires qu'elles
n'approuvent pas forcément.
Livraison urgente
Les drones peuvent aussi être utili-
sés en routine pour transporter du
matériel médical urgent dans des
zones difficilement accessibles par
route. Àl'été 2016, une expérience
de ce type a débuté au Rwanda.
Dans le pays aux mille collines,
mais où les routes sont poussié-
reuses, peu praticables et dange-
reuses, la livraison de matériel de
santé s'avère souvent longue et
compliquée. Une start-up améri-