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avril - mai 2016

anform !

59

nos

enfants

de gros problèmes de dos. Sébastien

Giraud s’enquiert de son opération qui a

eu lieu le vendredi précédent.

“Tous les

vendredis, nous avons une réunion avec

les médecins et tous les intervenants pour

faire le point sur les enfants”

, explique

l’instituteur. Un échange indispensable

qui permet à l’enseignant d’adapter son

rythme à celui de la prise en charge médi-

cale de l’enfant. Anrifdine est le plus vieil

élève de Sébastien Giraud. Cela fait près

d’1 an qu’il le suit. Leur complicité est pal-

pable.

10 h 30

Les élèves de la classe de

Catherine Croze, juste à côté,

frappent à la porte. Ils viennent

découvrir un instrument de

musique que Sébastien Giraud

a apporté dans sa classe : la

cora.

“Nous travaillons sur un

magnifique album, Le taxi-

brousse de Papa Diop,

explique

l’institutrice.

Il y est question de

cet instrument. Comme je savais

que Sébastien en joue, je lui ai

demandé de nous le présenter.”

Moins

d’une dizaine d’enfants se pressent au-

tour de la cora et écoutent l’enseignant

leur raconter comment il est fabriqué,

qui en joue et comment. Chacun ensuite

posera ses doigts sur les 21 cordes pour

écouter le son cristallin qu’il est capable

de produire.

“L’école, c’est aussi mettre la

maladie à distance à travers la création, la

découverte et la culture,

souligne Sébas-

tien Giraud. M

on objectif, c’est d’abord

de donner aux enfants le sentiment de

9 h 15

Alors que Tomy arrive, casquette rouge

vissée sur la tête, Abdourhamane repart

avec Laurence, éducatrice de jeunes en-

fants. Son boulot : faire accepter l’hôpital

aux enfants en utilisant toutes sortes de

moyens ludo-éducatifs. Dans la classe,

Sébastien Giraud s’attaque à la leçon

de français avec Tomy. À7 ans, ce petit

garçon, qui a été gravement brûlé au

visage, a un bon niveau scolaire. Et il

s’agit, comme le stipulent les missions de

l’école à l’hôpital,

“d’assurer le maintien

et le suivi scolaire des enfants, en lien

avec l’école d’origine”.

Tomy va suivre 4 h

d’école aujourd’hui. Discret et travailleur,

le petit bonhomme s’attaque aux exer-

cices que le maître a préparés pour lui.

“Ici, l’enseignement est adapté à chaque

enfant,

explique Sébastien Giraud.

Ils ont

tous des niveaux, des histoires et des

parcours différents qui nécessitent que

l’on s’adapte à eux.”

Tomy vient de Saint-

Paul, mais beaucoup de ses camarades

viennent de Mayotte ou des Comores.

Pour certains, il faudra d’abord apprendre

à bienmanier le français. Parfois à lire et à

écrire… Pendant que Tomy travaille, une

petite nouvelle arrive. C’est Hellona. Elle a

5ans, c’est son premier jour d’école avec

Sébastien. Installée sur un plus petit pu-

pitre, elle répond aux questions de l’ins-

tituteur qui cherche avec cette première

séance à cerner son niveau scolaire.

10 h

Hellona et Tomy partent goûter avec Lily

l’infirmière, tandis qu’Anrifdine, 17 ans,

arrive en fauteuil. D’origine comorienne,

le jeune garçon est pris en charge pour

© SONIA DELECOURT

Un enseignant

pour 10 enfants

hospitalisés

À La Réunion, on compte

83,5 enseignants équivalents

temps plein en établisse-

ment médico-sociaux pour

858 élèves. 75 % d'entre eux

ont entre 3 et 12 h d'ensei-

gnement par semaine et

25 % entre 12 et 15 h. Trois

instituteurs spécialisés sont

affectés à l’Hôpital d’enfants

de Saint-Denis.

•••