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avril - mai 2015

anform !

47

ma

santé

Marie-sandrine Poiny revient

de loin. souffrant de diabète

et d’hypertension depuis

qu’elle est enfant, elle com-

mence un traitement par

hémodialyse* en 2008, à l’âge

de 28 ans.

“Je devais y aller

3 fois par semaine pendant

4 h. Cela se passait toujours

mal car ma fistule (raccord

entre la veine et l’artère pour

permettre de faire circuler le

sang avec un débit suffisant)

avait tendance à se bou-

cher. J’ai beaucoup souffert,

physiquement et psycholo-

giquement.”

en 2010, Marie-

sandrine entre sur la liste

nationale d’attente pour une

greffe rénale.

“Les médecins

m’ont dit qu’il fallait garder

espoir, mais j’avais peur de ne

pas tenir jusqu’à la greffe. J’ai

un diabète multicompliqué,

mon cœur est fatigué, mes

veines et mes artères sont en

très mauvais état et, en plus,

je suis du groupe sanguin

B négatif qui est plutôt rare…

Mais j’ai trouvé la force en

moi pour surmonter ça.”

Au

bout de 4 ans d’attente et

6 ans de dialyse, le téléphone

sonne enfin.

“On m’a appe-

lée un vendredi soir en juillet

2014 pour me dire qu’un

greffon serait peut-être com-

patible et qu’il fallait venir au

plus vite à l’hôpital. J’étais

ni contente ni triste, plutôt

réservée. Je n’ai rien dit à

personne, je ne voulais pas

me faire de fausses idées.”

Le lendemain à 7 h du matin,

Marie-sandrine est opérée

par le professeur Gigante à

l’hôpital de bellepierre.

Aujourd’hui, cela fait 7 mois

qu’elle vit avec le rein d’un

inconnu.

“C’est un cadeau

merveilleux. Le plus beau

qu’on m’ait jamais fait.

Chaque matin, ma première

pensée est pour mon greffon.

C’est comme un enfant, je

dois le protéger, le chouchou-

ter.”

bien que la jeune femme

ait un traitement important à

suivre et que sa santé reste

fragile, sa vie a changé.

“J’ai

retrouvé ma liberté, je peux

bouger, je suis moins fatiguée

et je n’ai plus cette pression

psychologique, cette obses-

sion de ma fistule qui me

gâchait la vie. Je peux même

envisager de voyager et peut-

être d’avoir un enfant, dans

quelque temps.”

* L’hémodialyse est un traitement

qui permet d’épurer le sang des per-

sonnes dont les reins ne fonctionnent

plus correctement, en le faisant

circuler dans un filtre à l’extérieur du

corps.

Prenez la carte !

Le don et la greffe d’organe sont encadrés par

la loi relative à la bioéthique de 2004. celle-ci a

posé 3 principes fondamentaux : le consentement pré-

sumé, la gratuité du don et l’anonymat entre donneur

et receveur. Ainsi, toute personne est considérée

comme consentante au don tant qu’elle n’a pas

manifesté son opposition de son vivant, soit par

écrit, sur le registre national des refus, soit par oral,

à ses proches. c’est vers eux que l’équipe de coor-

dination hospitalière se tourne, après avoir consulté

le registre, pour connaître la décision du défunt. s’il

ne l’a pas exprimée clairement, la décision se base

sur l’interprétation de la personnalité du donneur :

“ce qu’il aurait voulu”. Mais dans le doute, les familles

s’opposent souvent. c’est pourquoi la carte de don-

neur est une aide précieuse car elle indique clairement

la volonté de donner. on peut demander la cart

e sur :

www.france-adot.org,

www.agence-biomedecine.fr ou

di

rectement auprès des services de coordination hospi-

talière - tél. : 02 62 90 54 04

“Chaque matin, je pense à mon greffon”