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novembre - décembre 2016
prise de risque ? Si c’est moins de
48 h, le patient doit être dirigé vers
le CHU pour la prescription d’une
trithérapie préventive. Si la prise
de risque est supérieure à 3 mois,
on est pratiquement sûr que le test
sera fiable. La question se pose si
la prise de risque a plus de 48 h,
mais moins de 3 mois. Là, le test
n’est pas fiable, et même négatif.
Mais il ne signifie pas qu’il n’y a
pas eu contamination. Nous propo-
sons au patient de faire le test à la
pharmacie. Nous avons considéré
que notre rôle pouvait aussi être
d’accompagner le patient, s’il le
souhaite”.
Relativiser les résultats
Le pharmacien essaiera alors d’ap-
précier l’état psychologique dans
lequel se trouve la personne. Le pa-
tient se retrouve souvent seul face
au résultat. Est-il prêt à le vivre ?
“Les personnes ne sont parfois pas
concernées par les délais d’effica-
cité du test. Mais quand c’est le
cas, elles sont prêtes psychologi-
quement à le réaliser. Notre travail
est aussi de relativiser le résultat en
expliquant bien que ce n’est pas la
méthode de référence, que ce test
donne une indication qui doit être
confirmée par un test de laboratoire.
L’important est de pouvoir accom-
pagner, trouver les mots, aborder
le sujet de façon dépassionnée, po-
sée et non stigmatisante.”
Plus de
la moitié des personnes ayant uti-
lisé ce test reconnaissent qu’elles
ne seraient pas allées consulter
un médecin. Un test accessible,
peu onéreux, qui va confirmer ou
infirmer un doute et, surtout, pous-
ser la personne à entrer dans une
démarche de dépistage, voire de
soins, en sachant à quoi s’en tenir.
“La délivrance de l’autotest VIH (et
les démarches qui peuvent s’en
suivre) s’inscrit dans un respect
scrupuleux du secret médical par
le pharmacien qui doit préparer le
patient en cas de positivité du test à
poursuivre les démarches avec res-
ponsabilité. Il doit faire preuve de
discrétion, car la stigmatisation des
personnes contaminées est encore
très forte dans nos régions.”
•••
En bref
• Des infections par le
VIH datant de moins de
3 mois peuvent ne pas
être détectées par ces
tests.
• Le test n’est pas fiable à
100 %. Il peut y avoir des
faux positifs et des faux
négatifs.
• Le test n’est pas rem-
boursé. Comptez une
trentaine d’euros.
• Une personne mineure
peut faire le test sans
accord parental.
• Le test sanguin ne doit
pas être jeté à la pou-
belle avec les déchets
ménagers mais apporté
à un point de collecte
Dascri (dans les pharma-
cies ou les mairies).
• Demandez conseil au
pharmacien, auprès
d’un CDAG/CIDDIST
ou d’une association
de lutte contre le Sida.
Ou appelez le n° vert
de Sida info service
(0 800 840 800, appel
anonyme et gratuit).
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