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anform !

novembre - décembre 2016

même de la plupart des espèces

animales). Manger, boire, se repro-

duire, avoir des contacts et des

échanges sociaux avec les autres

membres de notre espèce. Tout

est histoire de motivation. Nos loin-

tains ancêtres préhistoriques n'au-

raient pas pu se développer s'ils

n'avaient pas eu le ventre plein.

Or, il en fallait de la motivation

pour aller taquiner le mammouth

et autres tigres à dents de sabres,

armé seulement de quelques silex !

Cette motivation se trouve dans le

souvenir que procure la viande au

contact du palais, le plaisir gustatif

(ainsi que dans l'arrêt de la sensa-

tion désagréable ou déplaisir qu'est

la faim). En outre, il y a fort à parier

que l'espèce humaine n'aurait

jamais atteint les 7 milliards d'indi-

vidus, si l'homme n'avait pris aucun

plaisir dans l'acte sexuel. De nom-

breux plaisirs ont donc été mis en

place par l’évolution, dans le seul

but d'assurer la survie de l’espèce.

Mais il existe aussi d'autres plaisirs,

comme ceux liés à des pratiques

culturelles (plaisir de lire, d’écouter

de la musique…), appris et mis en

place au cours de nos expériences

de vie. D'où la subjectivité du plai-

sir !

CirCuit

de la réCOmpense

Dans notre cerveau, un système

spécifique a évolué pour nous

pousser à manger, à boire, à avoir

un comportement sexuel, social et

même à lire, regarder un film, jouer,

etc. Ce système, c'est le fameux

“circuit de la récompense”. Très

schématiquement, des aires spé-

cifiques, autrement dit des groupes

de neurones, s'activent. D'abord,

•••

en provenance du cortex, des infor-

mations sensorielles (par exemple,

le toucher, la vue, l'odeur de l'être

aimé), ou même des souvenirs,

sont traités et envoyés à la porte

d’entrée du circuit de la récom-

pense. La porte d’entrée du circuit

de la récompense est un groupe de

neurones qui porte le nom d'aire

tegmentale ventrale (ATV). Or, l'ATV

est en relation avec d'autres aires

cérébrales comme le noyau ac-

cumbens (qui évalue si une action

est capable ou non de nous procu-

rer du plaisir), les amygdales (zone

oùles différents stimulus sensoriels

prennent une signification émotion-

nelle), ou encore le septum (qui

permet la perception du plaisir),

le cortex préfrontal (qui se focalise

sur l'action et “ressent” le plaisir).

C'est grâce à ce circuit qu’apparaît

le désir (envie sexuelle dans notre

“Biologiquement,

le plaisir est le moyen

mis en place au cours

de l’évolution pour

répondre aux besoins

fondamentaux de l'espèce

humaine.”

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