

novembre - décembre 2016
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anform !
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L
es autotests de dépis-
tage de l’infection par le
VIH sont des Trod, tests
rapides
d’orientation
diagnostique. La personne réalise
le prélèvement et l’interprétation.
Autrement dit, s’il renseigne effi-
cacement, le Trod ne dispense pas
d’un test classique en laboratoire
d’analyses de biologie médicale
pour confirmation du diagnostic.
Bien lire la notice
On peut réaliser ce test en se pi-
quant le bout du doigt pour recueil-
lir une goutte de sang ou avec du
fluide gingival. Le liquide prélevé
est déposé sur le dispositif et doit
entraîner une réaction colorée en
moins de 30 min. Un point ou une
bande de contrôle coloré apparaît.
Si ce n’est pas le cas, c’est que le
test a été mal réalisé et son inter-
prétation est remise en cause. Il
est donc important de respecter
scrupuleusement les indications
de la notice. D’autant que, comme
l’explique Tristan Komorn, docteur
en pharmacie,
“il ne faut pas sous-
estimer la charge émotionnelle
•••
L’autotest de dépistage du VIH a été lancé le
15 septembre 2015. Délivré en pharmacie sans
ordonnance, il permet d’avoir une réponse rapide. Mais
son utilisation nécessite quelques précautions, d’autant
que le patient est généralement seul face à lui-même.
L’entourage, les associations, mais aussi les pharmaciens
ont leur rôle à jouer…
Par Anne de Tarragon
qu’il peut y avoir pour la personne
au moment de faire le test et évi-
ter qu’une mauvaise manipulation
ne soit cause d’un test non valide”
.
Une formation a été organisée par
la coordination régionale de lutte
contre le VIH (Corevih) à l’intention
des pharmaciens. Quant à l’accom-
pagnement à mettre en place, il est
laissé à leur discrétion. “
L’autotest
est une méthode fiable,
précise
Tristan Komorn,
mais ce n’est pas
la méthode de référence qui est
l’analyse sanguine pratiquée au
laboratoire d’analyses. Au sein de
la pharmacie, nous avons mis en
place un protocole pour recevoir les
patients, dans un espace de confi-
dentialité. Nous leur présentons
tous les éléments du kit et nous
lisons avec euxtoute la notice.”
Accompagner
le patient
Le test ne pourra pas être utilisé
de manière fiable dans certaines
conditions. Voilà pourquoi
“il est
primordial de questionner le patient
sur sa prise de risque,
poursuit le
docteur Komorn.
De quand date la
“Un premier
bilan montre
que les autotests
touchent une
population qui
ne se serait
pas dépistée
autrement.”